Le Fateh-110, capable de chasser bientôt de gros avions tels que des AWACS? Depuis que les forces armées iraniennes ont annoncé avoir élargir la portée de leurs missiles antimissile, faisant ainsi sensiblement agrandir la bulle de DCA iranienne qui va désormais plus loin que les côtes du pays, plus rien ne surprend les observateurs. Ceci étant, seuls trois pays au monde ont de quoi viser des AWACS avec des missiles antimissile sol-air d'une portée de plus de 200 km : les États-Unis, la Russie et la Chine. L’Iran rejoindra-t-il bientôt le club ?
Le concept « A2/AD » iranien ou «la doctrine du refus de l'accès de l'ennemi à des zones spécifiques» est bien en marche et il réserve bien des surprises. Or l'un des piliers les plus importantes de A2/AD iranien est de faire face aux frappes aériennes et ce, par le fait de détruire ou de tenir éloignée la composante aéroportée de l'ennemi, à savoir celle qui est basée sur des avions gros porteurs pilotés (les avions de détection/renseignement, de ravitaillement en vol, etc.). Le Fateh 110, missile balistique de haute précision iranien, qui a déjà fait le malheur des Américains à Aïn al-Asad est le candidat idéal.
Mais ces derniers jours, le général Chaban, commandant en chef de la défense aérienne du CGRI, a annoncé dans une interview que le CGRI avait donné le coup d’envoi au projet du développement de systèmes de défense antiaérienne à longue portée, ce qui a poussé les milieux militaires à se souvenir aussitôt d'un système dévoilé en 2014 mais qui a fait très peu parler de lui, "Alam al-Hoda".
C'est de loin le système le plus mystérieux de la défense aérienne iranienne. Son radar principal a des similitudes avec l'un des radars les plus avancés du monde, et ce, en termes d'identification de cibles furtives, à savoir le radar Nebo. Le radar "Alam al-Hoda" fait partie des radars de contrôle à bande VHF, capable de déterminer avec précision la position aérienne de la cible. C'est de loin le premier radar de contrôle de tir dans cette bande. Mais Alam al-Hoda dispose aussi de deux missiles, le premier Taër, développé à partir de Sam 6, et le second, le fameux Fateh 110!
Alors Fateh-110, tueur d'AWACS ?
la question est la suivante : peut-on transformer un missile sol-sol, fût-ce de haute précision, en un « missile killer » capable d'intercepter puis détruire un AWACS? Quelques retouches comme celles que l'aérospatiale du CGRI en a le secret, rendrait le projet parfaitement possible : l'ajout d’ailes de contrôle et ou de dispositif destiné à contrôler la quantité du gaz d'échappement et baf, le missile deviendrait propre à intégrer « l'A2 / AD » iranien, d’autant plus que le développement de la nouvelle génération de composite que l'Iran tend de plus en plus à utiliser dans ses productions balistique rend les appareils plus légers et donc leur portée, plus importante. C'est le cas du missile Raad-500 par exemple où la matière composite a offert une mobilité accrue, qui est un facteur important pour les gros missiles antiaériens et à longue portée.
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C'est ainsi qu'un Fateh 110 saura rendre pour cible les gros avions militaires, principalement les appareils à quatre moteurs et équipés d’un radar à longue portée capable de détecter des contacts aériens et des contacts au sol et ce, à de grandes distances. Cela s'appelle rendre aveugle l'ennemi avant de frapper. Et comment? en installant dans la foulée de grands systèmes d'imagerie optique sur le nez du Fateh 110 afin qu'il puisse effectuer un ciblage optique bien précis. Reste la question du moteur. il y a deux options : soit les moteurs de nouvelle génération de taille à ajuster sur des missiles air-air conventionnels, soit dans un scénario A2 / AD, des lanceurs qui puisse transformer et faire voler des missiles sol-sol. Le point le plus essentiel : le CGRI fera en sorte que le Fateh-110 revienne beaucoup moins cher que les S-400 mais ayant la même portée de 400 kilomètres... Alors les AWACS, bonjours les dégâts.