Les Américains ne croient sans doute pas qu'ils pourraient continuer en toute impunité à détourner le pétrole syrien qu'ils chargent avec une nauséabonde outrecuidance à bord des camions citernes à destination du Kurdistan, alors qu'ils viennent d'imposer leur loi César à un peuple syrien dont ils se vengent puisqu'il a été de loin l'unique vainqueur de l'une des longues et plus compliquées des guerres que l'Amérique a imposées au Levant. S'ils croient qu'après avoir bloqué les banques, provoqué une dépréciation de la monnaie nationale syrienne, incendié des champs agricoles, des silos par terroristes interposés, leurs forces auraient toujours la latitude d'opérer librement sur la rive est de l'Euphrate, à Hassaké, à Deir ez- Zor ou encore dans ce triangle stratégique qu'est al-Tanf, c'est qu'ils n'ont pas encore compris que l'heure du départ a bien sonné.
Le 8 juin, les terroristes de Mghawir al-Thawra, soit cette milice que les forces spéciales US basées à al-Tanf, forment, financent et soutiennent pour attaquer les forces syriennes, espionner les sites à frapper par Israël ou encore saboter les sites pétroliers, et dont les effectifs désertent de plus en plus les rangs US, ont rapporté une importante offensive anti-US au sud-est près du triangle Jordanie/Syrie/Irak. Cette attaque a eu lieu justement dans cette fameuse zone tampon que l'Amérique s'est taillée autour d'al-Tanf et où elle dit ne pas "tolérer" ni l'armée syrienne ni ses alliés en menaçant de les bombarder s'ils y entrent. Mais les forces syriennes et alliés ont pris d'assaut les positions US visiblement à coup de missiles et de drones. En avril déjà les trafiquants US - qui trafiquent à la fois pétrole et terroristes entre la Syrie et l'Irak - ont déjà été pris pour cible de deux spectaculaires attaques, la première a coûté la vie à l'officier Donald et deux membres de FDS et la seconde s'est soldée par la capture des soldats US. Dans les deux cas, Centcom a démenti.
Et pourtant et ceci est un fait, sans cette multiplication du nombre d'attaques anti US sur la rive est de l'Euphrate qui iraient croissant désormais à la lumière de la loi César, les forces américaines n'auraient jamais eu besoin de recourir à des armes laser anti-drones dont se vantent les publications spécialisées US.
L'attaque du 8 juin contre les forces américaines a provoqué de loin une profonde panique puisqu'elle a eu lieu trop près de la base d'al-Tanf, affirment les sources syriennes.D'où l’apparition le 13 juin dans le ciel d'al-Tanf des F-15 US qui bien conscients de l'incapacité de leurs troupes au sol n'ont fait qu'une démonstration de force sans suite. Selon le site web, South Front, les avions de combat de la coalition dirigée par les États-Unis ont mené une simulation d'attaque dans un périmètre de 55 km placé tout autour de la base US à al-Tanf. Le site rapporte un communiqué de "la Force opérationnelle interarmées spéciale de la coalition" qui visiblement tient à ce que le camp d'en face sache qu'elle a toujours ses avions et que ses avions sont actives. « L’attaque simulée a été menée le 13 juin par des chasseurs F-15E Strike Eagle », dit le communiqué.
Des photos de l'attaque simulée montrent d'ailleurs plusieurs F-15E armés de missiles air-air et de bombes guidées survolant la zone de 55 km. Ceci étant, il y a quelque chose de particulièrement pernicieux dans ces photos. Le communiqué de la coalition qui a affirmé il y a deux jours vouloir rester en Syrie pour "en finir totalement avec Daech", affirme : « L’objectif de ces frappent est de détruire les bastions des résidus de Daech opérant dans les alentours d'al-Tanf. Ce qui veut dire que les Américains, en dépit d'avoir exposé sur ces images des missiles air-air destinés à intimider la Russie et l'armée syrienne, fraîchement dotées de MiG-29S ont peur : en cherchant à affamer le peuple syrien qui pour le reste sait parfaitement comment débrouiller au bout de 10 ans de résistance, l’Amérique est conscient d'avoir fait monté d'un cran la "guérilla anti US". Harcelés au sol, les USA ne sauraient pas trop longtemps tenir, surtout que depuis les frappes turques contre le Kurdistan irakien, les FDS reviennent à la charge contre les USA "qui les ont encore vendus à la Turquie".
Fin mai, The Drive évoque à mot à peine couvert l'inefficacité de l'aviation US en Syrie et le fait qu'en cas de conflit ouvert les forces américaines seraient des proies bien trop faciles. Et la revue ajoutait ces commentaires à un article faisant part du rapatriement des F-15 aux Etats Unis : « Les F-15E de la 38ème escadron de l’US Air Force, ont quitté leur base en Jordanie "d’où" ils "soutenaient" les opérations de la coalition au-dessus de l'Irak et de la Syrie ». Déçus par les résultats "mitigés" de leurs frappes aux bombes, ces appareils ont fini par quitter la Syrie laissant place aux "missiles de croisière furtifs" avec quoi les Etats-Unis comptent s'éterniser en Syrie. Et comment?
«Le choix d'utiliser les missiles de croisière furtifs, renvoie aux évaluations des dommages causés par les bombes lors des frappes aériennes. Quand les objectifs ne sont pas détruits à un degré satisfaisant, les missiles de croisière sont tirés une fois que les forces américaines se sont dégagées de la zone en toute sécurité. Pourquoi d'ailleurs exposer des avions alors que vous n'en avez pas besoin surtout que l'attention des ennemis se focalise désormais sur l’aviation US? De plus, tous les autres moyens qui seraient nécessaires pour une mission de bombardement direct, y compris les appareils de recherche et de sauvetage et les aéronefs d'alerte avancée et de contrôle aéroportés, et bien plus, ne seraient pas nécessaires pour une frappe de missile de suivi. Autant éviter que nos appareils soient pris pour cible des actions hostiles ».
Voilà une évaluation qui en dit long sur l'impasse dans lequel se trouvent les troupes US en Syrie. Quant à la solution aux missiles de croisière, la Russie la possède déjà. « Les capacités des systèmes de défense antimissile russes sont aujourd'hui suffisantes pour repousser la frappe de 6000 missiles de croisière américains Tomahawk à la fois. En Syrie, ces mêmes capacités ont empêché jusqu'ici l'Amérique de recourir à leurs Tomahawk », affirme l'observateur militaire de l'agence de presse TASS Dmitry Litovkin,