Donald Trump fait-il face à une tentative de coup d'État? Le 1er juin, le président suprématiste des États-Unis en a appelé à "Insurrection Act de 1807" lequel l'autorise à titre de président des USA à envoyer l'armée fédérale à l'effet de réprimer «toute insurrection, violence domestique, combinaison illégale ou complot» qui «s'oppose à l'exécution des lois des États-Unis ou entrave le cours de la justice en vertu de ces lois». Cette décision, le président l'a invoqué sans consulter le Congrès et à en croire la presse américaine, "malgré les réticences voire le refus de certains des gouverneurs".
Le 1er juin, l'assaut de la foule en colère contre la Maison Blanche a poussé Trump à se retrancher pendant une heure dans un bunker sous terrain, mais il semblerait que le commandant en chef des forces armées US aurait caché derrière cet incident, un autre encore plus grave. Le 1er juin, les médias US ont rapporté une fusillade, produite dans la base aérienne de Grand Forks, dans le Dakota du Nord, à quelques kilomètres du foyer de l’insurrection, Minneapolis.
À en croire le commandement de la base, "au moins deux soldats ont été tués sur la base aérienne américaine de Grand Forks lors de cette fusillade" : « Des tirs ont fait deux morts parmi les membres de la 319e Escadre de reconnaissance, un escadron visiblement composé du nec plus ultra des unités de drones et d'avion de reconnaissance de l'US Air Force chargée de surveillance générale (RC-26B), de surveillance des missiles balistiques (RC-135S), de collecte de renseignements électroniques (RC-135U), de collecte de renseignements de signal (RC-135V / W), et de surveillance à haute altitude (U-2). Aussi, ce serait n'importe quel assaillant qui saurait pénétrer une unité ultra protégée au sein d'une base aérienne UIS et de surcroît, liquider "deux pilotes spécialisés".
Selon Sputnik, " les services d'urgence (intervention rapide) de la base sont intervenus sur les lieux, ont pris le contrôle de la situation et pensent qu'il n'y a actuellement aucun risque pour les autres membres du personnel. Cet incident fait l'objet d'une enquête», a indiqué la base dans un communiqué. Cela veut dire que les assaillants qui ont pris d'assaut la base, auraient tenté de liquider des pilotes de drones ou encore des officiers, de s'emparer pourquoi pas du complexe, voire des UAV, vu que la 319e Escadre de reconnaissance relevant de l'Air Combat Command (ACC) exploite les drones de haute altitude E/RQ-4B Global Hawk. La neutralisation de l'offensive aurait exigé l'intervention de l'armée.
Dans la foulée et alors que plus de 17 000 effectifs de la Garde nationale sont déployés à travers 23 États US et Washington DC en soutien à la force de la police, Donald Trump a annoncé lundi dans un appel aux gouverneurs pas forcément trop solidaires avec lui qu'il mettait "en charge" l'officier militaire le plus haut gradé des États-Unis, soit son chef d'état-major interarme, le général Mike Milley pour "réprimer l'insurrection". Ce qui se passe semble donc bien loin d'être une "simple" insurrection raciale comme des centaines d'autres qu'ait déjà connues l'Amérique, pays de toutes "les discriminations" depuis qu'elle existe.
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« Le général Milley est ici qui est chef d'État-major interarmées, un combattant, un guerrier, et beaucoup de victoires et pas de pertes. Et il déteste voir la façon dont cela est géré dans les différents États. Et je viens de le mettre en charge », aurait dit Trump aux gouverneurs, sur un ton menaçant et alors qu'on ne fait que rapporter ses paroles. Selon le Pentagone, « le président continuera de conseiller le secrétaire à la Défense ».Cependant, il est peu probable qu'à l’heure qu'il est, il se trouve encore dans le bureau ovale à s'occuper des affaires courantes du pays.
La secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Kayleigh McEnany, a d'ailleurs donné lundi un petit aperçu de l'ambiance qui règne à la Maison Blanche : « Il y aura un centre de commandement central (cellule de guerre, NDLR) en collaboration avec les gouvernements des États et locaux qui comprendra le général Milley, [le secrétaire à la Défense Mark Esper] et [le procureur général William] Barr. »
Toujours est-il que Minneapolis, le chef lieue de Minnesota où l’Afro-américain George Floyd a été sauvagement tué lundi dernier lors de son arrestation par un officier de la police, a connu lundi sa sixième nuit d'émeute tout comme 23 autres États où Trump a exhorté à réprimer les manifestations à coup de canon.
À Washington DC, c'était des hélicoptères UH-72 Lakota de l'Armée de terre, ainsi que des Black Hawks UH-60 qui ont effectué des manœuvres de démonstration de force à très basse altitude comme lorsque l'US Army a envahi Bagdad en 2003. Ce fut à coup d'"hélicoptère que l'armée US a donc tenté de disperser des protestataires". Les hélicoptères ont tenté d'effrayer les gens à coup de lavage de rotor et de bruit assourdissant de leurs moteurs.
Cité par la revue The Drive, Steven Dengler, co-fondateur de XE Currency, une société d'outils et de services logiciels FOREX, et pilote d'hélicoptère , a fait remarquer qu'en vertu des règles de la Federal Aviation Administration, cette manœuvre était très illégale, car étrangement dangereuse : "Si quelque chose devait arriver à l'hélicoptère, il aurait pu rapidement tomber sur la foule...surtout dans un environnement urbain dense. Il n'y a aucune valeur ajoutée de surveillance en planant à cette basse altitude, bien au contraire".
Mais au point où en est le président Donald Trump, la "légalité" n'a plus aucun sens tout comme l'ensemble des mesures qu'il a prises sur la scène internationale. La mort de Floyd est le dernier d'une série d'incidents qui a provoqué un tollé contre le racisme foncier aux USA. Mais cet incident a ceci de différent qu'il sert de couverture à un méga coup en cours visant à mettre totalement au pas le clan au pouvoir. Et dire que de nombreuses villes touchées par les troubles recommencent à peine une activité économique normale après plus de deux mois d'ordres de maintien à domicile, lequel a tué plus de 104 000 Américains et plongé plus de 40 millions de personnes dans le chômage.