Pour la diplomatie iranienne, la décision de Washington de mettre fin aux dérogations sur la coopération nucléaire avec l’Iran est en violation flagrante de la résolution 2231 et de la charte de l’ONU.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, a déclaré samedi que la décision des États-Unis de mettre fin aux levées des sanctions pour la coopération nucléaire internationale avec la République islamique constituait une violation flagrante de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui approuve l’accord sur le nucléaire et la Charte de l’ONU.
Il a déclaré que la République islamique d’Iran suivra de près les impacts techniques et politiques de cette décision et « prendra les mesures pratiques et juridiques nécessaires si elle affecte les droits nucléaires de l’Iran reconnus dans les documents internationaux et le PGAC ».
« Cette décision ignore les droits inhérents de la République islamique d’Iran et perturbe l’ordre public international », a souligné le porte-parole iranien de la diplomatie iranienne.
Pour sa part, l’ambassadeur d’Iran auprès des Nations Unies, Majid Takht Ravanchi, a déclaré jeudi que les États-Unis avaient détruit le dernier moyen de maintien du PGAC en mettant fin aux dérogations des sanctions interdisant la coopération nucléaire avec Téhéran.
Two yrs ago @realDonaldTrump ceased participation in #JCPOA. Now, in further violation of JCPOA & UNSCR 2231 @SecPompeo pulls final plug, imposing penalties for compliance EVEN w/nuclear provisions of 2231.
— Majid Takht Ravanchi (@TakhtRavanchi) May 28, 2020
Claiming US is STILL “Participant” is not just preposterous; it’s FALSE.
« Il y a deux ans, @realDonaldTrump a cessé de participer à #JCPOA. Maintenant, en violation supplémentaire du PGAC et de la résolution 2231 du CSON, @SecPompeo tire la dernière bougie, imposant des sanctions pour la conformité MÊME avec les dispositions nucléaires de 2231 », a rappelé Takht Ravanchi dans un Tweet.
La Chine et la Russie - deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU - et d’autres signataires du PGAC, ont également fustigé la décision des États-Unis.
S’exprimant lors d’une conférence de presse régulière à Beijing vendredi, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré que cette décision entraverait les « efforts partagés » déployés par les parties à l’accord sur le nucléaire pour maintenir l’accord après le retrait unilatéral des États-Unis.
« Elle [décision des États-Unis] démontre son schéma cohérent d’action unilatérale et hégémonique. La Chine est fermement opposée à cela... Les États-Unis ont pris une mesure unilatérale pour exercer une pression excessive sur l’Iran, tout en violant les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et entravant la mise en œuvre de l’accord nucléaire par d’autres membres signataires », a-t-il ajouté.
Tout porte à croire que les États-Unis vont prolonger l’exemption de coopération avec la centrale nucléaire de Bouchehr pour une période de 90 jours, mais qu’ils ne prolongeront aucun autre accord sur la coopération nucléaire pacifique entre l’Iran et les sociétés russes, chinoises et européennes.
Le Washington Post a également indiqué qu’il avait vu un document interne du Département d’État sur la prolongation de la coopération en matière d’exemption de sanctions avec la centrale électrique de Bouchehr, dans le but « d’aider à garantir la sécurité des opérations de l’usine ».
Selon ce rapport, les exemptions de coopération pour la refonte du réacteur de recherche sur l’eau lourde d’Arak, la fourniture d’uranium enrichi au réacteur de recherche de Téhéran et le transfert du combustible consommé du réacteur de recherche à l’étranger ne seront pas reconduites.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que la levée des dérogations de l’accord sur le nucléaire iranien avait nui au processus international d’interdiction de la prolifération d’armes nucléaires et aux efforts de la communauté internationale pour défendre le PGAC, ce qui témoigne de l’unilatéralisme et d l’hégémonisme des USA.
« L’amélioration du réacteur à eau lourde d’Arak est une question importante du PGAC, elle est également un projet commun des parties signataires de l’accord nucléaire. La Chine, avec d’autres parties, défendra ses intérêts légitimes et incontestables tout en défendant le PGAC », a-t-il précisé.
De son côté, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a condamné jeudi les États-Unis pour atteinte à la sécurité internationale en décidant de mettre fin aux dérogations et leur retrait de plusieurs traités internationaux.