Malgré les prises de positions successives de ces dernières semaines dont le transfert de la gestion de la crise sanitaire due à la propagation du Covid-19 au ministère des Affaires militaires et à l'armée israélienne, ces derniers sont apparemment dans l'incapacité d’en assumer la responsabilité.
Le journal israélien Haaretz a rapporté jeudi que la National Emergency Authority (l'Autorité nationale d'urgence) qui est censée gérer la crise, n'a pas de budget et de moyens adéquats à cet effet et que les pouvoirs de l'armée israélienne, à travers la direction du Front intérieur, sont très limités.
« Bien que l'armée ait des capacités logistiques pour aider à transporter des denrées alimentaires, du matériel et du personnel d'un endroit à un autre, elle n'a pas les capacités nécessaires pour prendre des décisions concernant la population (colons), en particulier sur une vaste échelle et pendant longtemps », explique le journal.
Il est à noter que l'Autorité nationale d'urgence a été créée en 2007, dans le cadre d'un extrait de la Seconde Guerre du Liban. Cette autorité devait prendre la responsabilité de diriger les actions et de gérer l'économie dans les situations d'urgence, tandis que les opérations de sauvetage seraient confiées au Font intérieur.
Il apparaît maintenant que « l’Autorité nationale d’urgence » ne s'est jamais préparée à une pandémie. Le journal a cité Yoram Lev-Ran, ancien chef adjoint de l'Autorité nationale d'urgence, disant qu’ils ont toujours parlé de ce scénario, mais n'ont pas de budget, et ils ne croient vraiment pas que cela puisse se produire.
« Il n'y a rien de tel que l'autorité nationale d'urgence. Il y a eu une tentative de la mettre en place et elle a échoué. L'armée israélienne et le ministère des Affaires militaires ont tout fait pour démanteler l'autorité nationale d'urgence et lui retirer ses pouvoirs et ses budgets », a déclaré un ancien responsable de la sécurité israélienne au journal. Et d’ajouter : « L’armée israélienne n’a montré aucun intérêt à créer un autre corps dans l'appareil de sécurité, pour se soumettre à ce commandement dans certains cas. »
Malgré l'assistance fournie par le commandant du Front intérieur pendant la crise actuelle, un officier supérieur a indiqué que la performance de l'armée israélienne prouve qu'elle doit rester une force logistique et ne pas assumer la responsabilité globale de la gestion de la crise.
« Aujourd'hui, il n'y a pratiquement pas de forces du Front intérieur. Il y a des brigades qui transforment leurs soldats en forces de commandement du Front intérieur, et sans expertise professionnelle, orientation et concept d'urgence », a révélé Lev-Ran.
« Les services d'urgence sont une profession qu’ils apprennent quotidiennement et pendant des années, alors que dans l’armée, les soldats des unités de combat sont transférés au commandant du Front intérieur et ne sont qualifiés que pendant plusieurs mois. Cela ne peut pas les qualifier pour un événement d’urgence majeur comme celui que nous assistons aujourd'hui, pas même pour une guerre », a souligné un officier de haut rang auprès du commandement du Front intérieur ayant confirmé les propos tenus par Lev-Ran.
« Au cours de la dernière décennie, aucune formation simulant une épidémie n'a eu lieu. Cela a toujours été envisagé comme un scénario possible mais avec une faible priorité de négligence », a ajouté l'officier.
Il est clair que la plupart des scénarios simulaient une guerre et quelques exercices sur un tremblement de terre. « Il était entendu que rien ne se passera et que l'épidémie est un scénario imaginaire, et s'il n'est pas question de guerre, ce n'est pas du ressort du ministère de la Guerre », a-t-il déclaré.