Le journaliste de The Drive qui couvrait le dimanche 5 avril dans son article, le retrait du contingent US de la base de Habbaniyah, se demandait comment l'idée était venue aux troupes US jusqu'ici présentes sur la base, de "fêter" cet événement, vu que les troupes US abandonnaient ainsi leur dernière base située dans la région de Bagdad pour aller entièrement se replier à Aïn al-Asad : C'est avec une vive ironie que le journaliste remarquait les guirlandes clignotant lors de la cérémonie de la remise de la base aux forces irakiennes ou encore ce "soldat US qui arborait un tee-shirt libellé "Home".
Iraqi security forces assume full command of of Al-Habbaniyah air base in Anbar, After the withdrawal of the @CJTFOIR , The ceremonial held in presence of a number of officers from @modmiliq. pic.twitter.com/ur0EA4wHTx
— وزارة الدفاع العراقية (@modmiliq) April 4, 2020
Au fait, cette ridicule mise en scène cachait mal une chose : les USA, largement affaiblis par des attaques balistiques de ces dernières semaines de la Résistance, sont en guerre contre l'Etat et l'armée irakiens sans être en mesure de mener une telle guerre si ce n'est par un recours aux méthodes habituelles qui semblent totalement dépassée : Ainsi à peine quelques heures après le retrait des troupes US de Habbaniyah, cette grande base aérienne située à 74 kilomètres de l'ouest de la capitale qui à l'époque de Saddam abritait des escadrons entiers de MiG-21, de MiG-23, de MiG-29 de Su-22, de Su-25, cinq effectifs de l'armée irakienne ont été tués à al-Anbar. Au sien de l'état-major, sont nombreux ceux qui croient que ces coups "fourrés", ce sont les Américains qui les infligent à l'armée irakienne. « Deux militaires irakiens ont été tués et trois autres blessés dans une attaque au mortier du groupe terroriste Daech contre le 3e régiment de la 1er brigade de l'armée positionnée dans une localité située près de la ville d'al-Routbah à l’ouest de la province d’al-Anbar », lit-on d'ailleurs dans le communiqué de l'armée qui depuis le 13 mars semble avoir mis une croix sur le fameux accord militaire signé en 2010 avec les troupes d'occupation US. La frappe du 14 mars des forces US ont visé, dit-on, non seulement les sites des Hachd mais aussi les bases et les sites de l'armée irakienne à Babel, à Salaheddine
L'armée irakienne qui a annoncé en 2018 la fin officielle de Daech n'est pas dupe: elle sait parfaitement qui est derrière ces actions de plus en plus multiples visant l'armée irakienne. Certes l'organe de propagande de Daech, Amaq, a revendiqué cette attaque en disant que « équipés de diverses armes, nos combattants ont lancé une offensive contre la caserne de l'armée irakienne située près de la ville d’al-Routbah et y ont affronté des forces irakiennes ». Mais qui croiraient une revendication pareille? Des voix sont de plus en plus nombreux au sein de l'armée irakienne pour rallier les Hachd qui eux, affirment que Daech perdrait à 90% son efficacité si les USA sortent de l'Irak.
Le commandant Ali al-Hosseini, faisait remarquer samedi à la presse : « Une fois que les troupes américaines se retireront de l’Irak, 90% des cellules dormantes de Daech seront éradiquées. Le soutien de l'armée américaine à Daech n'était caché à personne. Le retrait des troupes américaines de la base K-1 à Kirkouk a d'ailleurs nettement affaibli les agissements de Daech dans cette province pétrolière»
Ce responsable des Hachd al-Chaabi d'ajouter : " Les militaires américains appuyaient Daech sur divers plans y compris le renseignement et le soutien logistique. Une fois que ces troupes se sont retirées de la base K-1 à Kirkouk, leurs soutiens ont été interrompus. On verra que les cellules dormantes de Daech seront fortement affaiblies dans les prochains jours ». Peu d'officiers et de militaires patriotes irakiens ne tendraient pas à partager cette analyse. Alors que les USA sont acculés dans leurs derniers retranchements pour se replier à Aïn al-Asad où ils veulent se mettre à l'abri des Patriot pour ne pas saigner , il y a de fort risque que les forces de sécurité et la police irakienne fassent l'objet des attaques sporadiques des "cellules dormantes de Daech qui à l'heure qu'il est sont sur le point d'être entraînés à Aïn al-Asad. On se rappelle fort bien en effet d'une "parodie de mutinerie" dans la grande prison Ghouiran de Hassaké avec ses 5000 prisonniers de Daech. les médias mainstream évoquaient le survol des hélicoptères US pour maîtriser la mutinerie due, évidemment à la Covid-19.
Selon Al-Mayadeen la réalité est tout autre: huit chefs daechistes auraient été héliportés depuis Hassaké à Aïn al Asad où ils sont chargés de mener des opérations contre l'armée irakienne qui vient d'enregistrer ses premières victimes. Il est grand temps que l'armée irakienne sorte des placards ses MiG et Soukhoi.
