Alors que le ciel d’Idlib est hermétiquement fermé aux avions de chasse turcs et otaniens qui risquent d’y laisser leur peau, s’ils vont trop loin, le site militaire russe Avia.pro affirme que les États-Unis auraient demandé à la Turquie d’abattre par Patriot interposé, les chasseurs russes. Ankara cédera-t-il à cette demande ?
En poussant Ankara à se mettre en face de la Russie, les USA voulaient, entre autres, déclencher un face-à-face entre Patriot et les avions russes, Patriot qui s’est totalement discrédité depuis que la Résistance a multiplié des attaques antiaméricaines à travers toute la région. Pour l’heure, la soumission turque aux diktats US n’a eu pour conséquence que de lourdes pertes subies dans le nord-ouest de la Syrie par Ankara. Mais la Turquie risque de ne pas en rester là et d’aller encore plus en avant dans l’erreur.
La Turquie a demandé aux États-Unis d’effectuer des patrouilles aériennes dans son espace aérien limitrophe de la province syrienne d’Idlib pour démontrer leur soutien aux opérations militaires en cours d’Ankara contre les forces syriennes, a rapporté Avia.pro le 22 février 2020, citant un responsable turc.
La demande aurait été faite lors de la récente visite de l’envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, James Jeffrey à Ankara, lequel a exprimé un ferme soutien à l’allié turc de l’OTAN, alors que l’armée syrienne et ses alliés continuent à cumuler les gains à Alep et à Idlib, a indiqué Avia.pro.
Lors d’un entretien téléphonique, le président turc aurait également fait pression sur son homologue américain, Donald Trump, lui exigeant d’apporter un soutien militaire, a-t-il fait noter. Pour l’instant, la partie américaine n’a fait aucun commentaire en la matière, les experts estimant que Washington rejetterait la demande turque, déterminé qu’il est, à éviter une confrontation directe avec Moscou et à la provoquer sur le dos de ses alliés.
« La Turquie a suffisamment de militaires, cependant, il semble qu'Erdogan souhaite faire intervenir les États-Unis, craignant que tôt ou tard la Syrie et la Russie commencent simplement à abattre ses avions de combat turcs dans l’espace aérien syrien. Dans ces conditions, c’est à Erdogan de décider lui-même s’il veut perdre une partie de ses forces aériennes en Syrie ou recourir à un retrait honteux de ses troupes de Syrie. Toujours est-il que l’Amérique ferait attendre la Turquie, lui demandant d’ouvrir le feu de ses Patriot sur les avions de guerre russes, si elle veut un appui plus poussé de Washington. Mais la Turquie tombera-t-elle encore dans ce nouveau piège ? », s’interroge un expert cité par Avia.pro.