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L'alliance pétrolière russo-saoudienne affaiblie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le secrétaire général de l'OPEP Mohammed Sanusi Barkindo (G), le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane (C) et le ministre russe de l'Énergie Alexander Novak (D) assistent à une réunion à Abou Dhabi, le 12 septembre 2019. ©AFP

L’incapacité de la Russie et de l’Arabie saoudite de trouver un accord sur une baisse supplémentaire de production de brut soulève des doutes quant à la poursuite d’une coopération russo-saoudienne dans le domaine pétrolier.

L’alliance pétrolière russo-saoudienne a beaucoup contribué à ce que les cours de brut ne connaissent pas une chute libre pendant les trois dernières années, mais il paraît que ces deux grands producteurs de pétrole ont eu du mal, durant la semaine écoulée, à trouver un accord et que chacun a tenté de régler sa production conformément à la baisse de demande d’une Chine dont l’économie a été paralysée par l’épidémie du Coronavirus.

Dans la foulée, Abdelaziz ben Salmane, ministre saoudien de l’Énergie, envisageait de convoquer rapidement une réunion pour examiner la conclusion d’un nouvel accord portant sur la baisse de production de brut, mais il n’est pas arrivé à convaincre Moscou, voire après un entretien téléphonique entre son père, le roi Salmane, et le président russe, Vladimir Poutine.

Dans cette conjoncture, un groupe d’experts de l’OPEP se sont retrouvés dans une réunion de trois jours et ont finalement conclu que la production de pétrole des membres de cette organisation devrait réduire de 600 000 barils par jour ; c’est-à-dire 30 % de diminution supplémentaire par rapport au mois de décembre. Pour d’aucuns, ce chiffre déplaît très probablement à l’Arabie saoudite.

Côté russe, les représentants de Moscou à l’OPEP ont réclamé plus de temps pour examiner cette suggestion.

L’incapacité de la Russie et de l’Arabie saoudite de trouver un accord sur une baisse supplémentaire de production de brut soulève des doutes quant à la poursuite d’une coopération russo-saoudienne destinée maintenir de l’équilibre du marché du brut.

La réunion technique de l’OPEP et la perspective d’une baisse supplémentaire de production de brut ont apparemment suffi pour freiner temporairement la chute des cours de brut. À noter que le prix du pétrole est en chute libre depuis le début de la crise du Coronavirus qui a jusqu’ici coûté la vie à plus de 800 personnes en Chine. Le Brent, qui avait atteint les 70 dollars au début de janvier 2020, est passé, ce vendredi, sous la barre des 55 dollars.

L’OPEP vit actuellement une situation délicate : personne ne sait exactement comment l’épidémie du Coronavirus affectera le marché du brut. En plus, la restriction des activités économiques réduit la consommation de l’hydrocarbure, ce qui préoccupe sérieusement l’OPEP du fait que la Chine est normalement le plus grand importateur de l’énergie et aussi un important consommateur. Selon des estimations, la demande du pétrole réduirait de presque 900 000 barils par jour pendant le premier trimestre de l’année en cours, ce qui équivaut 1 % de la consommation du monde entier.

Personne ne sait encore si les différends entre la Russie et l’Arabie saoudite s’approfondissent ou non, mais nombreux sont les analystes étant d’avis que Moscou a pas mal de raisons pour poursuivre sa coopération avec l’OPEP. Selon ces analystes, Vladimir Poutine tire des profits de sa coopération avec l’Arabie saoudite, car cela l’aide à rester parmi les plus grands producteurs de brut du monde et à avoir son mot quant aux décisions qui concernent le taux de production.

D’autre part, maintenir son alliance avec l’Arabie saoudite, cela s’inscrit complètement dans le cadre des efforts de Vladimir Poutine destinés à étendre l’influence de la Russie partout en Asie de l’Ouest, notamment en Syrie, en Irak et en Libye. Dans la foulée, un réseau de relations commerciales se forme entre les compagnies russes, saoudiennes et émiraties. Lukoil est la première compagnie russe qui a récemment commencé à contribuer dans la production du gaz naturel.

Les Russes semblent bien contents de faire partie de cette alliance et souhaitent garder ce rôle politique malgré toutes les restrictions.  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV