Quelques heures après la menace du président turc, Recep Tayyip Erdogan, contre le gouvernement syrien, des terroristes de l’Armée nationale syrienne (ANS), soutenue par la Turquie ont lancé une nouvelle opération dans l’est d’Alep.
Des sources d’informations locales en Syrie ont fait état de l’opération des éléments du groupe terroriste l’ANS qui est directement sous les ordres d’Ankara, dans l’est d’Alep et contre les positions de l’armée syrienne.
Les forces de l’armée syrienne ont affronté aux terroristes de l’ANS dans la région Abu Al-Zandein, dans la banlieue est de la province d’Alep, a rapporté le site d’information, Enab-Baladi.
Des éléments affiliés à la Turquie ont attaqué des positions de l’armée syrienne quelques heures après que le président turc Recep Tayyip Erdogan a prononcé un discours hier soir devant des membres de l’AKP à Ankara disant que son pays pourrait lancer une opération militaire à Idlib si l’opération antiterroriste en cours par les forces gouvernementales syriennes se poursuivait.
« La Turquie, en toute sincérité, veut la stabilité et la sécurité de la Syrie, et à cette fin, nous n’hésiterons pas à faire tout ce qui est nécessaire, y compris à recourir à la force militaire », a-t-il déclaré.
Erdogan a en outre accusé la Russie de violer les accords visant à réduire les combats à Idlib. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la Russie respectait pleinement ses obligations à Idlib, qui était un refuge pour les terroristes ciblant les troupes syriennes et une base aérienne russe en Syrie.
La Turquie est intervenue militairement en Syrie à trois reprises à ce jour dans des opérations transfrontalières sous prétexte d’éradiquer les Kurdes et les terroristes de Daech près de ses frontières.
Damas a fermement condamné les opérations militaires turques contre les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, affirmant que l’offensive est une violation de la Charte des Nations Unies et des résolutions du Conseil de sécurité.
La Syrie a promis de faire face à l’agression turque « brutale » par tous les moyens légaux.
Plus tôt cette semaine, les troupes syriennes ont libéré la ville de Maarat al-Numan - une ville stratégique à la jonction de l’autoroute Hama-Alep qui était sous occupation terroriste depuis 2012.
Des unités de l’armée syrienne ont poursuivi leur progression ce samedi dans la banlieue est d’Idlib en libérant les deux villages de Louf et de Qamahaneh sur l’axe de Khan Suboul à l’est de la ville de Saraqeb, infligeant ainsi aux terroristes du Front al- Nosra et alliés de lourdes pertes, a précisé l’agence d’information officielle syrienne, SANA.
Par ailleurs, les forces de l’armée syrienne ont réussi à repousser une attaque des terroristes contre Hama et Alep, confisquant ainsi un certain nombre des voitures blindées des terroristes, a annoncé le Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie.
Les militaires syriens sont tombés sur des tas d’armements et de munitions, y compris de fabrication occidentale, abandonnés par les terroristes fuyant dans la zone de désescalade d’Idlib, a rapporté ce centre.
Après la retraite des terroristes dans la zone de désescalade d’Idlib, l’armée syrienne a découvert une grande quantité d’armements, y compris de fabrication occidentale, a annoncé vendredi 31 janvier lors d’un point de presse le chef du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie, Youri Borenkov cité par Sputnik.
L’armée syrienne a commencé une opération dans le sud-est d’Idlib en décembre au milieu d’attaques répétées des terroristes contre les troupes gouvernementales et les civils. Un nouveau cessez-le-feu a été obtenu au début du mois à la suite de négociations entre la Russie et la Turquie, mais les terroristes ont à plusieurs reprises rompu l’accord et repris leurs attaques, tuant au moins 40 militaires syriens et en blessant 80 autres la semaine dernière, ce qui a incité Damas à reprendre son offensive.
Située dans le nord-ouest du pays le long de la frontière turque, la province d’Idlib est devenue la dernière grande concentration des diverses factions terroristes.
Une grande partie de la zone de désescalade d’Idlib reste contrôlée par Hayat Tahrir al-Cham, un groupe qui s’est rebaptisé plusieurs fois au cours de ces dernières années mais qui, en pratique, agit en tant que la branche syrienne d’Al-Qaïda. Les efforts pour libérer Idlib ont été compliqués du fait du grand nombre de civils concentrés dans la région ; les terroristes étant accusés d’utiliser les civils comme boucliers humains.