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Le vendredi 24 janvier à Bagdad, plus de 2 millions d'Irakiens, toutes confessions confondues, sunnites, chiites, chaldéens, turkmènes, chrétiens..., ont exigé au cri "Kala Kala Amérique" (Amérique Go Home), le retrait des troupes d'occupation de leur pays.
Le religieux Sadr à l'origine de l'appel au rassemblement qui, à en juger les observateurs, n'a pas eu d'égale depuis 1920, l'année où les Irakiens ont expulsé de la même manière l'empire britannique, a d'ailleurs été très clair : l'Irak ne veut plus d'une présence militaire qui viole sa souveraineté, qui tue ses hôtes, qui assassine ses forces vives. Pas de bases militaires, ni de pacte de sécurité, l'Irak devra revenir aux Irakiens. Même le président Saleh, qui quelques heures plus tôt avait serré la main à Trump au risque de provoquer la colère et l'indignation de ses compatriotes, l'a dit: « Le méga rassemblement du vendredi prouve que l'Irak tient à ce que sa souveraineté soit respectée. »
Dans un communiqué publié vendredi 24 janvier, le Hezbollah libanais a déclaré que l'imposante manifestation des Irakiens contre la présence des troupes américaines en Irak a lancé un défi à l'occupant américain.
La Résistance yéménite a elle aussi réagi à la manifestation du vendredi en Irak qui s'est déroulée sous les yeux terrorisés des troupes US, retranchées à la fois dans l'ambassade américaine, mais aussi dans leurs bases militaires.
Selon les observateurs, la manifestation a la valeur d'un ultimatum que les États-Unis et leurs alliés ont tout intérêt à prendre au sérieux. En effet, les options sont bien claires : soit que les forces US partent pour de bon, soit elles s'obstinent à rester et à être combattues jusqu'à ce qu'elles battent en brèche.
L'axe de la Résistance, toutes composantes confondues, semble déjà être prête à confronter cette seconde perspective et sa feuille de route est sur la table. Si le face-à-face éclate, les forces US ne peuvent plus rester dans des régions du sud du pays, elles pourraient tout au plus maintenir leur présence à court terme dans le désert d'al-Anbar, proche de la frontière syrienne, ou encore se déplacer dans le Kurdistan irakien. Or la plus grande base militaire US en Asie de l'Ouest, Aïn al-Asad, s'est avérée totalement incapable d'assurer la protection des GI's, et les bases US au Kurdistan, K1 par exemple, ne passe pas plus pour être mieux protégées.
Ayssar Midani, analyste franco-syrienne des questions internationales, et André Chamy, juriste international, s'expriment sur le sujet.