Citant une source algérienne digne de foi, The Middle East, a rapporté que le gouvernement égyptien serait en train de réviser son soutien au maréchal Khalifa Haftar, le dirigeant de l'armée nationale libyenne (ANL).
« Cette information a été confirmée par une diplomate égyptienne. « Les contacts entre Le Caire et Tobrouk où sont déployées les forces de l’armée nationale libyenne (ANL) ont diminué de manière considérable », a précisé cette diplomate.
« Le Caire a décidé de référer le dossier de Haftar au renseignement de l’armée et le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a récemment annulé sa rencontre avec lui », selon cette source algérienne.
« C’est peut-être en raison de cette séparation que Haftar a été amené à solliciter le soutien des autres pays comme la Russie et la Grèce », explique The Middle East.
« Les récentes évolutions entre Le Caire et Tobrouk font fait partie d'un tableau plus large qui montre pourquoi Haftar a perdu le soutien d'al-Sissi », a déclaré à The Middle East une autre source égyptienne.
Les hauts responsables égyptiens sont très préoccupés par l’agression de Haftar contre Tripoli car Ils le voient comme une défaite militaire.
« Malgré le soutien sans faille de ses alliés dont Washington et en dépit de plusieurs mois de chaos politiques en Algérie, la bataille de neuf mois de Haftar pour s'emparer de la capitale a échoué », a écrit The Middle East citant la même source.
« Si les forces de Haftar remportaient des victoires militaires signifiantes, la Turquie aurait du mal à s’ingérer en Libye. Par contre, ces affrontements pourraient pousser Ankara et Le Caire vers une confrontation régionale », a ajouté la source.
« La défaite militaire de Haftar a conduit à une plus grande instabilité militaire, ce qui rend impossible pour Haftar la conquête de Tripoli en dépit d’un rapport de force équilibré », a poursuivi The middle East.
Du point de vue du Caire, le verdict est clair. Haftar doit accepter la responsabilité de l'escalade de la situation en Libye et la menace d'une guerre régionale et s’écarter du pouvoir. Les responsables égyptiens cherchent à le remplacer par un autre commandant de l'armée nationale libyenne, selon la même source.
La Libye est divisée, depuis l'été 2014, en deux gouvernements. L'un est le gouvernement basé à Tripoli, qui est reconnu internationalement et qui est soutenu par la Turquie. L'autre est dans la ville de Tobrouk, à l'est de la Libye, soutenu par les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite et plusieurs pays européens à l’instar de la Russie.