Le Premier ministre et les ministres des Affaires étrangères et de la Défense syriens se déplacent ce dimanche à Téhéran, a-t-on appris du journal syrien El-Watan.
Le Premier ministre syrien Imad Khamis est attendu ce dimanche à Téhéran, à la tête d’une haute délégation composée de Walid al-Mouallem ministre des Affaires étrangères et du général de brigade Ali Abdallah Ayoub ministre de la Défense, pour s’entretenir avec de hauts responsables iraniens de l’essor des relations bilatérales, ainsi que des évolutions régionales et internationales.
Une source diplomatique bien informée syrienne a déclaré à ce propos que « vu les questions auxquelles est confrontée la région, ce voyage a une importance particulière ». La source ayant requis l’anonymat a souligné que lors de la visite de la délégation syrienne dans la capitale iranienne, des discussions auraient lieu entre les deux parties sur les récentes évolutions notamment l’assassinat du général de corps d’armée Qassem Soleimani et ses compagnons ainsi que la riposte iranienne à cette opération.
Dans un message adressé au Leader de la Révolution islamique, l'honorable Ayatollah Khamenei, le nouveau commandant en chef de la Force Qods du CGRI a déclaré qu’une première gifle a été soufflée avec fermeté à la plus grande puissance matérielle du monde. Le général Esmaïl Qaani qui a succédé au général du corps d’armée, Qassem Soleimani, assassiné le 3 janvier par l’armée américaine en Irak, a souligné que les frappes de l’Iran compléteraient la décision importante du Parlement irakien et la volonté des nations de la région de « nettoyer la région de la présence néfaste des Américains et de l’arrogance mondiale ».
« A ce stade, la coordination et les activités de conseillers entre les deux pays sont essentielles, car une telle situation n'existait pas avant l'assassinat du général Soleimani, et c’est pour la première fois que l'Iran a attaqué des bases américaines dans la région, ce qui a été un coup choquant pour les États-Unis, tout en lui envoyant ce message que la région n'est pas un endroit sûr pour eux et ils n'ont d'autre choix que de se retirer », a ajouté le diplomate syrien.
Cette visite intervient après que le président américain Donald Trump a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de faire la guerre avec l’Iran et que les Irakiens ont réclamé l’expulsion des troupes américaines de leur pays.
Le président russe Vladimir Poutine s’est déplacé la semaine dernière à Damas où il s’est entretenu avec son homologue syrien Bachar al-Assad des évolutions syriennes. Cette rencontre a communiqué des messages politiques clairs et explicites à tous les pays et organisations qui tentent de renverser le gouvernement syrien, démontrant que leur prévision pour accéder à cet objectif avait bel et bien échoué.
L'engagement de la Russie dans les évolutions syriennes est le résultat des efforts et des consultations du général de corps d’armée Soleimani. En réalité, deux ou trois rencontres eurent lieu entre Soleimani et Poutine, notamment en août 2015 où le Grand général iranien a convaincu Poutine du bien-fondé de l'engagement russe dans les évolutions sur le terrain en Syrie. Avant cette date, les Russes avaient une politique étrangère passive en Asie de l'Ouest et ce pays était plutôt préoccupé par ses affaires intérieures. Cela a fait de Moscou la pièce maîtresse des pourparlers Syrie-Afghanistan, et c'est une question sur laquelle Moscou devrait se sentir redevable envers le défunt Soleimani », a souligné Ahmad Vakhchita, expert en affaires russes et professeur à l’Université russe de l'Amitié des Peuples (URAP).