Moscou est prête à coopérer avec l'OTAN, mais les relations se détériorent entre le bloc et la Russie.
Quelques jours après le sommet de l’OTAN à Londres à l’occasion du 70e anniversaire de l’organisation, le ministre russe de la Défense a déclaré que les relations avec l'Alliance atlantique se détérioraient plus qu’avant.
S’exprimant sur la chaîne de télévision Rossiya-1, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a déclaré que la Russie était pourtant prête à coopérer avec l’OTAN, mais que les relations avec cette organisation se détérioraient depuis plusieurs années.
Le ministre a ajouté: « Nous avons maintenu une coopération assez active à Bruxelles il y a cinq ans. Il nous a semblé que nous avions des options et des opportunités pour avancer dans la mise en œuvre des accords. Malheureusement, tout cela s’est arrêté et les relations continuent de se détériorer chaque année. En ce qui nous concerne, toutes les portes sont ouvertes et nous sommes prêts à coopérer. »
Au cours du sommet de Londres, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a abordé la question urgente des relations avec le plus grand voisin du bloc, la Russie, et le retrait des États-Unis du célèbre traité de 1987 sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Stoltenberg a souligné que l’OTAN « s'efforcera d'améliorer les relations avec la Russie ».
Par ailleurs, un haut commandant militaire russe prévient qu’une guerre pourrait éclater avec l’Occident dans l’Arctique et dit à l’OTAN de « rester à l'écart ».
Le risque de guerre dans l’Arctique impliquant la Russie et l’OTAN augmente, selon le commandant de la flotte du Nord de la marine russe, le vice-amiral Alexander Moiseyev.
Il a souligné une augmentation significative de la présence de l’OTAN dans les eaux polaires, avertissant que les exercices militaires de la Grande-Bretagne et des États-Unis ainsi que d’autres pays occidentaux ont doublé en cinq ans.
« Dans un avenir proche, nous devrons nous attendre à une nouvelle augmentation de la présence militaire de l’OTAN et, par conséquent, à une augmentation de la probabilité de conflit », a déclaré le vice-amiral Moiseyev, soulignant que l’OTAN devrait se tenir à l’écart de ce que Moscou considère comme son pré carré polaire riche en ressources naturelles.
Il a accusé l’Occident de chercher à faire pression sur la Russie avec des sanctions et en politisant la coopération multilatérale avec les pays proches de l’Arctique. Selon lui, les pays de l’OTAN ne reconnaissent pas les intérêts nationaux russes dans cette région et se préparent à utiliser la force militaire pour atteindre leurs objectifs politiques.
Le vice-amiral Moiseyev a affirmé que la Suède et la Finlande, qui ne sont pas membres de l’OTAN, augmentaient leur présence militaire dans l’Arctique, ainsi les pays qui n’ont pas de territoire dans la zone polaire.
« Les pays qui n’ont pas d’accès direct aux régions polaires essaient de plus en plus activement de faire mainmise sur les ressources de l'Arctique », a-t-il ajouté.
Selon lui, la Russie a décidé de renforcer son potentiel militaire dans la zone arctique comme une « mesure nécessaire pour contrer d’éventuelles menaces et créer des conditions favorables à la protection des intérêts nationaux ».