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Bolivie : la dictature s’installe

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La sénatrice vénézuélienne, Janine Anez, auto-proclamée présidente du pays s’est empressée de nommer des commandants en remplacement des fuyards. ©Réseau International

Trois jours seulement après avoir exigé la démission du président légitimement élu, Evo Morales, le général William Kaliman s’est installé aux États-Unis après avoir reçu 1 million de dollars, en échange de ses bons et loyaux services, de la part de l’attaché commercial de l’ambassade des États-Unis à La Paz, Bruce Williamson.

La même somme a été remise à tous les autres commandants militaires et seulement 500 000 dollars, aux hauts dirigeants de la police, tous partis aux États-Unis. C’est Bruce Williamson qui a été chargé de les contacter et de coordonner les actions qui ont mené au coup d’État, entre la mutinerie de la police et l’inaction de l’armée.

La sénatrice auto-proclamée présidente, Janine Anez s’est empressée de nommer d’autres commandants en remplacement des fuyards, en évitant ainsi toute enquête immédiate des instances locales et internationales. Comme par hasard, la majorité d’entre eux viennent des provinces de Santa Cruz, Beni et Oriente qui sont, traditionnellement, les foyers les plus réactionnaires et d’où sont nés la plus grande partie des coups d’État dans ce pays qui en compte presque plus que d’années d’indépendance. Les nommés sont :

 

Pablo Arturo Guerra Camacho, chef d’état-major des Forces Armées

Iván Patricio Inchausti Rioja, Commandant de l’Armée de Terre

Ciro Orlando Álvarez, Commandant de l’Armée de l’Air

Moisés Orlando Mejía Heredia, Commandant de la Marine

 

Ils sont les responsables de la répression actuelle et à venir.

 

Constitutionnellement, c’est la sénatrice Adriana Salvatierra qui devait assumer la présidence après la démission d’Evo Morales et du vice-président Alvaro García Linera, les deux sous la contrainte et des menaces de mort mais la police a interdit à Mme Salvatiera d’entrer au congrès qui a, dans la foulée, élu Janine Anez, sans que soit approuvé les démissions du président et du vice-président à la majorité des 2/3. Les 26 sénateurs du MAS (Movimiento Al Socialismo) n’ont pas pu entrer et ce ne sont que les 10 sénateurs putschistes qui ont pu s’exprimer.

 

 

Par ailleurs, les journalistes locaux et étrangers qui n’appuient pas le nouveau régime sont considérés comme séditieux et sont arrêtés immédiatement. En deux jours, les Une des journaux ont dû se conformer à donner une bonne image du putsch. Les journalistes récalcitrants sont harcelés et agressés par des évangélistes fanatiques. Les journalistes de TeleSur et de la télévision russe RT ont dû se réfugier à El Alto, sur les hauteurs de La Paz et où la population pauvre est favorable à Morales.

600 médecins cubains, qui ne faisaient qu’apporter leur aide à la population la plus démunie, ont été priés de quitter le territoire immédiatement.

La population résiste héroïquement mais les morts s’accumulent sous une répression féroce envers la population amérindienne.

C’est dire les hautes valeurs démocratiques et sociales que portent les nouveaux tenants du pays.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV