TV

Les États-Unis comptent «chasser» la Russie d’Irak

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats américains. (Photo d'illustration)

Le think tank américain The Washington Institute évoque l’idée d’une influence croissante de la Russie en Irak et propose des solutions pour une ingérence plus renforcée des États-Unis dans les affaires intérieures irakiennes.

Au début d’un article, publié sur le site web du Washington Institute, Anna Borshchevskaya, experte et chercheuse américaine, a fait allusion à la visite du mois d’octobre du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en Irak, à la tête d’une délégation composée de représentants de compagnies énergétiques, la qualifiant de « signe » que les États-Unis allaient faire face à une concurrence accrue de la Russie.

« Ce défi est particulièrement important alors que les soldats américains se sont retirés de la Syrie. Cela porte non seulement atteinte à la crédibilité des États-Unis, mais permet à Bagdad de coopérer davantage avec les partenaires étrangers qui ne partagent pas les intérêts américains. En ce sens, s’engager davantage en Irak, c’est crucial pour pouvoir contrer l’influence iranienne et russe. Cet engagement doit aller au-delà de l’offre d’assistance à la lutte contre le terrorisme et de la pression exercée sur Bagdad sur des questions économiques et des réformes. Assurément, une coopération continue sur ces fronts est nécessaire pour aider à renforcer les forces de sécurité irakiennes, à améliorer leurs relations avec les États-Unis et à lutter contre la corruption persistante qui sévit dans les secteurs publics et privés. Pourtant, la Russie devance actuellement les États-Unis au jeu de la réputation en Irak en obtenant de meilleurs résultats grâce à sa puissance douce », indique l’article.

Et d’ajouter : « En janvier, par exemple, Lavrov a déclaré qu’environ 4 000 Irakiens étudiaient dans des universités russes. Les deux pays envisagent désormais de revigorer leurs coopérations en matière d’éducation. Bien qu’il soit difficile de confirmer l’exactitude des chiffres annoncés par Lavrov, ce qui compte le plus, c’est que Moscou souligne publiquement ses relations avec l’Irak qui ne se limitent pas au secteur de l’énergie et des ventes d’armes.

Selon un rapport de l’Institut de l’éducation internationale Open Doors, publié en automne 2018, seuls 1 438 étudiants irakiens étudiaient aux États-Unis. Même ce nombre était probablement surestimé, car il reposait sur des déclarations volontaires d’institutions américaines et incluait probablement de nombreux étudiants de la diaspora qui ne considéraient plus l’Irak comme leur pays ou qui ne prévoyaient pas d’y retourner. Comme un fonctionnaire américain au courant de ce problème l’a dit à l’auteur, le nombre réel de demandes de visa des étudiants irakiens est « extrêmement bas ». Un accès plus large aux opportunités d’éducation aux États-Unis aiderait les Irakiens à s’éloigner d’un système qui s’est traditionnellement fondé davantage sur la mémorisation que sur la pensée critique indépendante. Cela les aiderait également à nouer des liens personnels avec l’Amérique. Les États-Unis ont toujours des liens étroits avec les Kurdes irakiens en particulier. Ils devraient donc tirer parti de cette expérience ».

Anna Borshchevskaya propose ensuite aux responsables américains d’investir pour encourager les étudiants irakiens à s’inscrire aux universités américaines de Bagdad et de Souleymanieh, par le biais d’efforts du secteur public ou privé. « L’un des objectifs serait d’attirer un plus grand nombre d’Irakiens - une option bien plus facile pour de nombreux étudiants que d’aller aux États-Unis -  et qui convaincrait probablement plus de diplômés de rester en Irak. »

The Washington Institute préconise également une meilleure communication dans les médias américains, en partie pour mettre en lumière l’autoritarisme de la Russie, son interventionnisme, sa corruption effrénée et d’autres maux plutôt que la fausse image des projets de Moscou.

« En septembre, le gouvernement irakien a suspendu le bureau local du média arabe Alhurra, financé par les États-Unis, mais les Irakiens peuvent toujours accéder à ses programmes. Les États-Unis pourraient également engager l’Irak par le biais d’autres services tels que la BBC Arabic et les médias sociaux », réaffirment l’analyste américaine.  

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV