Au Liban, à peine quelques heures après qu'Israël a réactivé le front de guerre anti-Résistance à Gaza et en Syrie, les agences de presse ont fait état de la mort d'un manifestant. Alors que des routes ont été à nouveau bloquées dans certaines villes du pays, l'armée libanaise s'est aussi déployée tout autour du palais présidentiel. Mais qui a tué le manifestant libanais et pourquoi?
Des sources libanaises affirment que le manifestant a été abattu par un homme armé dans la nuit de mardi à mercredi au sud de Beyrouth alors qu’il tentait de bloquer une route. Al-Mayadeen commente l'information en soulignant sur la foi des témoins que "le manifestant avait reçu une balle dans la tête" et que "la police avait arrêté le suspect pour le soumettre à un interrogatoire".
En d'autres termes, il s'agit ni plus ni moins d'un assassinat commis dans le stricte objectif de provoquer la foule alors que le pays attend l'annonce de la composition du nouveau gouvernement et qu'en dépit des efforts acharnés de l'axe Washington/Riyad, la situation est loin d'être ce à quoi s'attendaient les Américains : pas de violences inter-communautaires, pas de gémonies anti-Hezbollah et surtout pas de perspectives d'une liquidation de la Résistance au sein du cabinet à venir. Et pour le grand malheur des Américains, un président Aoun qui reste droit dans ses bottes à refuser de jouer le jeu américain.
Mardi 12 novembre, le président libanais s'est adressé à la nation libanaise en évoquant sur Al-Mayadeen de nombreux points dont le respect depuis août 2006 de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU par le Hezbollah (laquelle a mis un terme à la guerre de 2006, NDLR) et ce, en dépit de nombreuses violations israéliennes.
« Le Hezbollah s'estime toujours lié par la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies....Personne ne peut m'obliger à expulser du gouvernement un Part (Hezbollah) qui représente un tiers des Libanais », a-t-il expliqué.
La réponse ne peut plus être cinglante : en dépit des pressions économiques américaines, le président n'est pas prêt à revenir sur son alliance avec le Hezbollah qui, en est désormais à proposer son antidote aux sanctions US contre le peuple libanais : « Les sanctions que les Américains imposent aux banques au Liban visent non pas le Hezbollah mais bien tous les Libanais », a dit le président qui a rappelé par ailleurs la suspension de l'aide US à l'armée libanaise.
En effet, alors que le Liban a lancé le chantier de l'exploitation de ses gisements offshore en Méditerranée en présence des Russes, des Italiens et des Français et ce, au mépris des pressions USA/Israël, le Hezbollah a sorti son arsenal anti-sanctions en proposant par la voix de son secrétaire général dès le vendredi, un partenariat économique élargi avec le Liban et l'Irak. Seyyed Hassan Nasrallah a été très clair, lundi quand il a évoqué le marché de reconstruction syrienne à laquelle les sociétés libanaises devront prendre part ou encore ce point de passage stratégique Qaëm-Abou-Kamal qui désormais rouvert, établit une route entre l'Irak et la Méditerranée et ce, pour le grand bonheur d'un Liban qui pourrait être une destination de choix pour les sociétés irakiennes. Au fait, Nasrallah a tracé le cadre d'un espace économique à naître, lequel inclurait les pays de l'axe de la Résistance, espace d'où le dollar serait chassé en coordination avec la Chine et la Russie. Une chine avec qui le Premier ministre irakien a signé il y a peu des accords de plus d'un milliard de dollars, quitte à déclencher un scénario de coup d'État à son encontre.
Le manifestant qui a été tué mercredi soir par un "homme armé" a payé de son sang le prix d'un ingénieuse idée libano-libanaise que ni les raids israéliens ni les sanctions et les complots US ne sauraient désormais arrêter : « J'insiste sur le fait que le Liban est un pays souverain et indépendant. Personne ne saurait me dicter de l'extérieur la marche à suivre. Les recommandations extérieures ne peuvent s'appliquer au Liban. Je leur conseille donc de nous laisser tranquille », a lancé M. Aoun à l'adresse des partis qui jugent encore possible la mise en application d'un scénario à la Bolivienne au Liban.
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