Dans son discours de vendredi après-midi, le secrétaire général du Hezbollah a lancé la consigne: un mouvement spontané contre la corruption est sur le point d'être détourné de son objectif initial, depuis que "certains courants", visiblement en lien avec "certaines ambassades et certains services secrets", exigent le changement du régime libanais et "le renvoi du dossier libanais devant le Conseil de sécurité pour qu'il soit placé sous le chapitre 7 de la charte de l'ONU"! Le secrétaire général du Hezbollah qui a soutenu les réformes, s'est porté garant de leur application, car "la Résistance dont les partisans font partie des couches les plus défavorisées au Liban, ne fait jamais de promesses en l'air".
Depuis vendredi, donc, le tandem US/Israël a perdu des points. Son projet de "guerre civile à déclencher au Liban", une guerre propre à impliquer le Hezbollah de façon à ce que "l'arme de la Résistance" perde sa nature protectrice pour devenir un outil de massacre, a du plomb dans l'aile. Les partisans du Hezbollah désertent les rues du Liban.
Selon la chaîne de télévision Al-Mayadeen, les groupes de partisans du Hezbollah ont quitté la place des Martyrs, à Beyrouth, capitale libanaise.
Seyyed Hassan Nasrallah a appelé, lors de son discours, ses partisans à se retirer des places et des avenues où se déroulent les protestations en raison des halos d’incertitude qui entourent ces manifestations, et surtout des courants qui soutiennent le blocage permanent des artères, la fermeture des écoles et des commerces, quitte à nuire à l'économie libanaise.
Dans son discours, le secrétaire général du Hezbollah s'est fermement opposé à la démission du gouvernement qui créerait un vide dont profiteraient les ennemis du Liban et mis en garde contre les risques d'une guerre civile.
"Il suffit de suivre l’enthousiasme avec lequel les médias saoudiens et israéliens font la manchette des événements au Liban pour comprendre qu'ils cherchent à surfer sur la vague des protestations", a conseillé Nasrallah.
Elie Hatem, juriste international, et Pierre Dortiguier, politologue, s'expriment sur le sujet.
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