Ce lundi au Tadjikistan, commence un exercice militaire conjoint auquel participent des pays de l’OTSC et quelque 2000 militaires russes. Un rapport avec le retrait progressif US d’Afghanistan?
Au Tadjikistan, ce lundi 21 octobre a été marqué par l’ouverture d’un exercice militaire conjoint avec les pays de l'organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), appelé : « Unbreakable Brotherhood-2019 » (fraternité infaillible 2019).
Selon le site d’information Mil.ru, la manœuvre qui aura lieu jusqu'au 29 octobre a commencé ce lundi 21 octobre sur le terrain d'entraînement de Harb-Maidon, en République de Tadjikistan.
La première étape de cet exercice militaire conjoint implique la Russie, le Tadjikistan, le Kirghizistan et le Kazakhstan.
Les manœuvres devront se dérouler en deux étapes. Au cours de la première, les forces du déploiement rapide de la région d’Asie centrale mèneront une opération antiterroriste visant à détruire et bloquer des groupes terroristes et des groupuscules armés illégaux.
En deuxième étape, les forces conjointes de maintien de la paix de l’Organisation du Traité de sécurité collective mèneront une opération de maintien de la paix dans la région de sécurité collective de l’Asie centrale. À cette deuxième phase de l'exercice conjoint participeront deux autres contingents militaires étrangers : ceux de l'Arménie et de la Biélorussie.
La Russie y participe avec plus de 2 000 effectifs et plus de 600 pièces d’armes et d’équipements militaires, à quoi s’ajoutent une vingtaine d’avions et d’hélicoptères d’assaut ou de reconnaissance.
L'exercice se déroulera conformément au plan de formation des forces armées de la Fédération de Russie pour 2019, sous la supervision directe du commandant des troupes du district militaire central, le général Alexander Lapin.
Dans le même temps, les États-Unis réduisent discrètement leurs forces en Afghanistan, écrit le journal New York Times.
La réduction progressive des troupes américaines en Afghanistan se fait sans aucun accord avec les talibans, ajoute le journal.
Pas très loin de l’endroit où se déroule cet exercice conjoint, les Américains semblent vouloir réduire leur présence militaire.
Lors d'une conférence de presse, le commandant américain en tête des forces de l’OTAN en Afghanistan, le général Austin S. Miller, a confirmé ce lundi que les États-Unis avaient discrètement retiré 2 000 de leurs effectifs d’Afghanistan au cours de cette dernière année, et d’ajouter que le nombre total des forces américaines en Afghanistan avait réduit à environ 12 000 personnes.
Sous couvert d'anonymat, d'autres responsables américains et afghans ont estimé probable que Washington réduise ses forces en Afghanistan à 8 600, presque le même chiffre initial sur lequel les États-Unis auraient dû s’entendre avec les talibans dans un projet d’accord, avant que le président américain n’interrompe, le mois dernier, les négociations de paix.
Le NY Times ajoute que plutôt qu’un retrait officiel, il s’agit d’une réduction de forces progressive et les soldats qui quittent le territoire afghan ne sont pas remplacés par d’autres.
À en croire un haut responsable afghan, le gouvernement de Kaboul a approuvé la réduction, sans donner plus de détails sur le planning de ce retrait.
L’information a été médiatisée alors que le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, a effectué une visite en Afghanistan, après des mois de discussions au sein de l’administration Trump sur les moyens de réaliser l’objectif du chef d’État américain de mettre fin à ce qu’il a récemment appelé « des guerres sans fin ».
Plus tôt au cours de sa visite, M. Esper semblait faire allusion à cette réduction potentielle des forces américaines, lorsqu’il a dit que ramener le nombre des soldats US à 8 600 n’aurait aucun impact important sur la lutte contre le terrorisme en Afghanistan.
Alors que le président Trump se montre depuis un an de plus en plus frustré et mécontent de l’implication américaine dans des conflits dans diverses régions du monde, les diplomates ont essayé d’inclure une réduction des troupes américaines dans les négociations avec les talibans, dans l'espoir d’arracher des concessions à ce groupe qui, dès le début, réclamait un retrait complet des troupes américaines d’Afghanistan.
Au cours de sa visite en Afghanistan, le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, a affirmé que pour mettre fin à la crise en Afghanistan, il n’y aurait aucun autre choix que de parvenir à un accord de paix.
Avec ce retrait partiel et progressif, les 8 000 militaires américains toujours en Afghanistan vont devoir assurer à eux seuls la formation des soldats afghans. Reste à savoir si cette décision des États-Unis conduira l’OTAN à redéfinir sa mission en Afghanistan. Le secrétaire général de l’OTAN a déclaré à NY Times que l’Alliance nord-atlantique continuerait d’adhérer à ses engagements dans ce pays.
Il faudrait rappeler que les États-Unis ont récemment sorti leurs forces du Nord syrien et les ont transférés vers l’Irak. Il va sans dire que les talibans afghans suivent quant à eux les évolutions en cours dans la région, avant de prendre toute nouvelle décision.