Selon l’agence de presse officielle syrienne, SANA, les habitants de la ville de Deir ez-Zor, où les Etats-Unis maintiennent encore l'une de leurs principales bases militaires sont descendus dans la rue pour célébrer les victoires de l’armée syrienne et surtout son retour dans des villes occupées pendant des années. Un signal fort à l'adresse des Américains dont les forces sont bien encerclés à al-Tanf, sur les frontières avec l'Irak et la Jordanie.
Les manifestants se sont retrouvés non loin de l'aéroport militaire de Deir ez-Zor, lieu particulièrement stratégique où ont été menés des centaines de raids de l'aviation syrienne contre les terroristes tout au long de la guerre. Les manifestants portaient des drapeaux syriens et brandissaient les portraits du président Assad.
L'armée syrienne a pris mercredi le contrôle de l'aéroport stratégique de Tabqa à Raqqa après cinq ans ce qui constitue un acquis stratégique pour les forces syriennes. Les manifestants ont aussi scandé des slogans contre les forces d'occupation américaine qui se maintiennent à l'est de l'Euphrate en partie grâce aux FDS et à sa composante kurde. L'abandon des Kurdes de Syrien par les Etats-Unis aurait été pris mal par les Kurdes de Deir ez-Zor, ajoute l'information qui souligne que tout un vaste réseau de contrebande de pétrole de l'est saoudien ne saurait plus fonctionner sans l'implication des FSD.
"Si ces dernières lâchaient les Américains comme les Américains les ont lâchées dans le nord est, le trafic du pétrole syrien en direction d'Israël et de la Turquie en pâtirait très gravement , constate un analyste. Les tribus sunnites de Deir ez-Zor sont profondément hostiles à la présence étrangère bien et ce, en dépit des tentatives saoudiennes pour qu'elles acceptent la présence permanente des troupes américaines. En juin dernier Le ministre délégué saoudien aux Affaires du golfe Persique s’était rendu à Deir ez-Zor pour soudoyer les tribus arabes et kurdes de la province. Mais le changement de la donne dans le nord est de la Syrie et l'invasion turque contre les localités kurdes pourraient avoir un impact direct dans cette province qui renferme le gros des richesses énergétiques de la Syrie et qui se trouve sur le corridor stratégique Irak-Syrie-Méditerranée. La base US à al-Tanf connaitra-t-elle le même sort que les bases américaines dans le nord de la Syrie?
Un retour des Kurdes de Syrie vers Damas ne pourrait ne pas affecter les FDS en action à Deir ez-Aor, estiment les observateurs qui soulignent que la libération de la localité d’al-Tanf, du joug US ouvrira grande la voie à l’Irak et aux autres composantes de l'axe de la Résistance pour développer encore plus les coopérations avec Damas. La localité d'al-Tanf est le premier et de loin le plus important passage frontalier entre la Syrie et l’Irak.
Les récentes percées de l’armée syrienne dans le nord-est du pays ont affaibli le moral des miliciens , soutenus par Washington, qui disent ne plus avoir confiance envers les Etats-Unis. Une libération d'al-Tanf est d'ailleurs largement souhaité par Moscou qui a tout fait ces dernières semaines pour une évacuation totale du camp de réfugiés de Rukban dont se sert le Pentagone pour masquer ses opérations d'entrainement massifs des terroristes. Le conseiller pour la sécurité et commandant en chef des Hachd al-Chaabi se trouvaient d'ailleurs ce jeudi en Irak où il a évoqué avec ses paires syriens la perspective sécuritaire. Quelques 10 000 effectifs de l'armée irakienne sont déployés sur les frontières avec la Syrie en vue de refouler toute infiltration terroriste depuis la Syrie voisine.
Le ministre irakien de la Défense, Najah Hassan Ali al-Shammari a publié jeudi un communiqué dans lequel il a fait part de l'arrestation de plusieurs éléments du groupe terroriste Daech ayant pénétré le territoire irakien depuis la Syrie voisine.
Il a refusé de fournir plus de détails.
Mercredi, le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué que la sécurité a été renforcée sur les frontières irako-syriennes et que des individus qui entreraient illégalement en Irak seraient arrêtés.
Des daechistes risquent de s'infiltrer sur le territoire irakien alors que l'armée turque a lancé le mercredi 9 octobre une agression militaire contre les régions du nord et du nord-est de la Syrie prétextant la lutte contre le terrorisme. L’offensive turque a balisé le terrain à la fuite de centaines d'éléments de Daech des prisons des FDS.
Selon les autorités kurdes au moins 785 Daechistes ont fui le centre de détention d'Aïn Issa depuis l'invasion turque. Mercredi 9 octobre, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a lancé l’agression contre la Syrie baptisée "Source de paix" à l'aide des terroristes de l'Armée syrienne libre, ASL.