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L'armée de l'air russe intercepte un F-16 de l'armée turque à Manbij

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les drapeaux russe et syrien flottent sur des véhicules militaires près de Manbij, en Syrie, le 15 ocrobre 2019./AFP

En Turquie, le président Erdogan semble enfin décidé à hisser le drapeau blanc, non pas à l'adresse du camp US qui vient de sanctionner trois ministères régaliens turques mais à l'endroit de l'armée syrienne et à ses alliés. Ce mercredi matin Erdogan a annoncé qu'il "ne s'opposait pas à ce que l'armée syrienne rentre à Manbij", ce qui veut dire très clairement que face à la perspective d'un affrontement avec l'armée syrienne et surtout son allié russe, déjà largement installé dans la ville de Manbij, la Turquie a fait une marche arrière.

Au fait le président turc a bien pesé le pour et le contre toute la journée de mardi avant de se prononcer et son cœur s'est visiblement penché côté syro-irano-russe plutôt que coté outre atlantique; enfin jusqu'au nouvel ordre. Après tout, la Turquie n'avait aucun intérêt à prendre le risque d'exposer ses forces militaires et mêmes ses mercenaires aux frappes de l'aviation russe. Les Turcs ne ressemblent aux Américains et aux Saoudiens ou qui font, le cas échéant, de leurs alliés-mercenaires, une bouchée de pain. 

Juste avant l'annonce d'Erdogan, l'armée de l'air russe aurait intercepté un avion de combat turc alors qu'il survolait l'espace aérien syrien, à en croire la publication aéronautique russe Avia.Pro qui a publié un article mardi. Selon l'article d'Avia.Pro, un F-16 turc aurait tenté de bombarder le quartier général des Forces démocratiques syriennes (SDF) à Manbij lorsque l'armée de l'air russe aurait déployé ses avions Su-35 pour intercepter le F-16 turc. 

« Une tentative de frappe de l'armée de l'air turque contre le siège des forces démocratiques syriennes à Manbij s'est soldée par un échec total pour les équipages des chasseurs F-16 turcs. La raison en est l’apparition de chasseurs russes Su-35, qui ont intercepté l’avion de combat turc, empêchant ces derniers d’achever leurs missions », a déclaré Avia.Pro.

Effectivement, l'incident a prouvé la détermination de la Russie à empêcher tout débordement turc au-delà de l'accord conclu. Avia.Pro dit qu' on ignore si les chasseurs de l'armée de l'air turque se trouvaient dans l'espace aérien syrien ou s'ils volaient à l'intérieur de l'espace aérien turc, n'empêche que l'incident prouve que les avions de combat russes sont prêts à affronter la Turquie, au cas où les forces turques projettent d'envahir le territoire syrien voire de l'occuper. 

Sur le terrain, rien ne permettait à Ankara qui n'a impliqué dans son opération "Source de paix" qu'un contingent fort bien limité de pouvoir imaginer un seul instant de s'affronter à l'armée syrienne et à ses alliés russes et de la Résistance et d'en sortir vainqueur. Surtout que l'envoyé spécial de Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev a bien mis les points sur les i ce mercredi : Selon les accords passés, "la Turquie ne pourrait entrer en Syrie que de 5 à 10 kilomètres en profondeur" et surtout "elle ne pourrait y rester". Et le diplomate d'ajouter : "Moscou ne permettrait pas des affrontements entre les armées turque et syrienne. De tels affrontements ne sont dans l'intérêt de personne et seraient inacceptables". Pour les observateurs la mise ne garde est claire et Ankara semble pour l'heure l'avoir pris au sérieux.

The Guardian confirme d'ailleurs, images à l'appui, les patrouilles militaires russes aux frontières nord-ouest de la région, le long de la ligne de contact entre les forces syriennes et turques, "signe clair que Moscou est devenu le médiateur de facto dans la région après le retrait des troupes américaines". Un épisode est bien significatif :  Oleg Blokhin, un journaliste russe a publié mardi une vidéo sur les réseaux sociaux depuis une base militaire américaine déserte située dans le village d'al-Saadiya, près de Manbij: "Ils [les États-Unis] étaient ici hier, nous sommes ici aujourd'hui. Maintenant, nous allons voir comment ils vivaient et ce qu’ils faisaient".

Après Manbij, l'armée syrienne s'apprête à entrer à Kobané. Ce sont des régions où l'armée syrienne et leurs alliés arrivent pour la première fois depuis des années, et ce, après un accord conclu avec les forces kurdes que les Occidentaux et la Turquie ne peuvent plus ne pas voir désormais comme une victoire de l'État syrien. 

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou , et son homologue turc, Hulusi Akar, ont discuté lundi de l'opération "Source de paix" dans le nord de la Syrie. Selon RT, Valeri Vassilievitch Guerassimov, chef de l'État-major général des forces armées de la Fédération de Russie et son homologue turc Yaşar Güler se sont consultés au téléphone de la situation en Syrie. C'est aussitôt après cet entretien que le président turc a annoncé n'avoir rien contre la présence de l'armée syrienne à Manbij. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV