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La Turquie manque de militaires pour réaliser les objectifs ambitieux d’Erdogan en Syrie (DEBKAfile)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un soldat américain monte la garde lors d'une patrouille conjointe avec les troupes turques dans le village syrien d'al-Hashisha, à la périphérie de la ville de Tell Abyad, le long de la frontière turque, le 8 septembre 2019. ©AFP

L’offensive turque contre le nord de la Syrie a pour but de conquérir trois villes frontalières, Ras al-Aïn, Tell Abyad et Aïn al-Issa, contrôlées par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes. Au quatrième jour de cette offensive, samedi 12 octobre, ces triples objectifs se sont montrés au-delà des capacités de l’armée turque, réaffirment les sources militaires de DEBKAfile.

« La Turquie a donc décidé de se contenter de deux cibles, en s'emparant de la banlieue de Ras al-Aïn et de certains tronçons de la principale autoroute M4 près d'Aïn al-Issa. (Samedi après-midi, des sources turques ont affirmé que la ville était tombée.) Si Ras al-Aïn avait été vraiment prise par les Turcs, ce que d'autres sources nient, ils seraient en mesure d'encercler les forces des FDS défendant la ville de Kobané. Pour éviter cet événement, les États-Unis ont envoyé, la semaine dernière, un petit groupe de leurs soldats pour se positionner dans la ville de Kobané, au nord-est du pays, sur la colline surplombant l’autoroute M4.

Vendredi 11 octobre, ces militaires ont été touchés par des tirs d'artillerie turque, qui n'ont causé aucune perte. La Turquie a affirmé que c'était "une erreur", ce qui est difficile à croire puisque les officiers turcs ont des cartes détaillées de l'emplacement des forces américaines dans la région. Quoi qu'il en soit, samedi, l’autoroute M4 n'a pas été capturée par les Turcs », indique DEBKAfile.

Et d’ajouter : « La tactique employée par le haut commandement turc, auquel n’a été fourni qu’un nombre limité de soldats pour mener l’opération "Peace Spring", consiste à enregistrer une importante victoire locale dans une région. Les FDS ont, en revanche, ouvert cinq fronts distincts sur la frontière syro-turque et bombardé des villages et des villes situés à la frontière turque ».

Selon DEBKAfile, « on saura pendant les prochains jours si le conflit turco-kurde deviendra une confrontation à long terme. Quelque 140 000 miliciens kurdes, liés à la FDS et armés jusqu’aux dents, sont déployés sur un front de 300 km à l'est de l'Euphrate. Ils ont mis en place une ligne de défense fortifiée et barricadée, parsemée de pièges antichars et marquée par de nombreux dépôts de munitions ».

Les troupes turques opérant en Syrie sont moins nombreuses que celles des Kurdes. Pour confier à une armée une mission aussi grande que l’éradication des Kurdes, la Turquie aurait besoin d'un appel à grande échelle et, même dans ce cas, elle pourrait encore manquer de forces ». Le site web israélien a indiqué que « les Turcs se sentent très limités suite au refus des États-Unis et de la Russie de les autoriser à mener des opérations dans l'espace aérien nord-syrien, ce qui empêche les Turcs de progresser très loin à travers l'Euphrate ».

« L’opération d’Erdogan a été sérieusement limitée par Washington et Moscou qui ont établi une zone sécurisée de 200 km de long et de 30 km de profondeur le long d’une section de la frontière turco-syrienne d’où la plupart des forces des FDS s’étaient retirées en septembre dernier. Cela a été convenu lors d'une conversation téléphonique entre le président Donald Trump et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan le samedi 5 octobre ».

DEBKAfile continue : « Mais le président turc a un plan plus ambitieux. Il veut empêcher les Kurdes syriens de mettre sur pied un État autonome. Cet objectif n’est toujours pas à la portée d’Ankara. Même son incursion initiale est entourée de restrictions et de délais. Les généraux turcs n’ont pas plus de quatre ou cinq jours pour atteindre leur premier objectif, avant que les législateurs américains n’approuvent des sanctions contre Erdogan, ses généraux et l’économie turque. La pression s'accentue sur le président Trump, y compris de la part de son propre parti républicain, pour mettre fin à l'opération turque en Syrie.

Le 13 novembre, Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan pourraient prendre part à une réunion ».

D’autre part, le président syrien Bachar al-Assad et les dirigeants des FDS pourraient se retrouver dans les semaines à venir afin de conclure un pacte militaire permettant le débarquement des forces militaires syriennes sur le territoire contrôlé par les Kurdes. Les premiers contacts pour préparer ces négociations sont en cours. De son côté, le président russe Vladimir Poutine est tout à fait en faveur de toute mesure visant à rétablir la souveraineté de Bachar al-Assad dans toutes les régions du pays.

À l'heure actuelle, rien ne laisse présager un effondrement imminent des Kurdes au début de l’offensive turque dans le nord-est de la Syrie. Ils sont bien préparés pour la guerre contre l'armée turque et, armés de bons stocks d'armes fournies par les États-Unis, ils appliqueront une tactique appropriée pour faire face à la menace actuelle ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV