L’Irak résiste aux pressions américaines visant à réduire les importations de gaz iranien.
« L’Irak aura du mal à produire suffisamment d’électricité s’il n’utilise pas le gaz iranien pendant encore trois ou quatre ans », a déclaré ce mardi 10 septembre le ministre irakien de l’Électricité, en s’opposant à la pression exercée par les États-Unis pour arrêter les importations en provenance de son voisin.
Les États-Unis demandent à Bagdad d’éliminer progressivement ses importations gazières en provenance d’Iran.
« En fin de compte, il s’agit d’un marché ouvert », a déclaré le ministre de l’électricité Luay al-Khateeb en marge du Congrès mondial de l’énergie à Abou Dhabi.
« La question de l’électricité devient régulièrement une affaire politique en Irak », a-t-il ajouté.
Les coupures de courant en Irak ont souvent provoqué des manifestations contre les autorités. L’Iran fournit suffisamment de gaz pour alimenter 2 500 mégawatts (MW) et fournit à l’Irak 1 200 MW d’alimentation directe.
Le ministre a déclaré que l’Irak avait maintenant une capacité de 18 000 MW, contre 12 000-15 000 MW l’an dernier, mais toujours en dessous de la demande de pointe pouvant atteindre environ 25 000 MW, et cela augmente chaque année.
« Nous avons des relations équilibrées avec tout le monde et les autres doivent le respecter », a déclaré al-Khateeb à propos de la pression croissante exercée par les États-Unis sur l'Irak pour réduire son approvisionnement énergétique iranien.
Le ministre a déclaré que le secteur de l’électricité avait besoin d’investir au moins 30 milliards de dollars pour moderniser le réseau, vieux de 50 ans et ayant perdu 25 % de sa capacité en raison des attaques de Daech.
L’administration américaine a annulé, en mai, toutes les exemptions qui permettaient aux clients du pétrole iranien d’importer du brut en provenance de ce pays. L’Irak a pourtant demandé une exemption supplémentaire pour pouvoir continuer d’acheter du gaz à l’Iran.