Alors que la Cour suprême de Gibraltar a annoncé jeudi soir la libération du pétrolier iranien Grace 1 et que les médias ont fait part de sa sortie imminente du détroit de Gibraltar, une cour américaine vient de décréter un mandat d’arrêt pour la l’interception du pétrolier iranien.
Malgré les pressions et la tentative américaine de bloquer le Grace 1, l’immobilisation du pétrolier saisi illégalement le 4 juillet au large de Gibraltar par les autorités navales britanniques a donc finalement pris fin le jeudi 15 août.
La Cour suprême de Gibraltar a en effet autorisé le navire à quitter « le territoire britannique » malgré la demande américaine de prolonger l’immobilisation du navire.
Le mandat d’arrêt américain de vendredi indique : « Un mandat de saisie et une plainte pour confiscation ont été dévoilés aujourd’hui à la cour fédérale du district de Columbia, alléguant que le pétrolier Grace 1, tout le pétrole à bord et 995 000 $ sont passibles de confiscation pour violation de la loi dite International Emergency Economic Powers Act (IEEPA), la loi sur la fraude bancaire et la loi sur le blanchiment d’argent. »
Le 4 juillet, les forces navales britanniques ont illégalement saisi le Grace 1 et sa cargaison de 2,1 millions de barils de pétrole dans le détroit de Gibraltar, sous prétexte que le supertanker était soupçonné de transporter du brut en Syrie en violation des sanctions unilatérales de l’Union européenne à l’encontre du pays arabe.
Cependant, Téhéran a rejeté l’affirmation de Londres selon laquelle le pétrolier se dirigeait vers la Syrie, qualifiant la saisie de « piraterie maritime ».
À la suite de cet incident, le ministère espagnol des Affaires étrangères a annoncé que le Royaume-Uni avait saisi le navire à la demande des États-Unis, qui tentaient de déranger les pétroliers internationaux iraniens dans le cadre de sa campagne de pression économique contre la République islamique.
Le gouvernement de Gibraltar avait également déclaré que les États-Unis avaient demandé à saisir le pétrolier après que les médias britanniques eurent annoncé que la libération du navire était imminente.
Après le décret de la Cour suprême de Gibraltar sur la libération du pétrolier en dépit des demandes américaines, les États-Unis ont menacé les membres d’équipage du Grace 1 de sanctions.
Dans une déclaration émise le vendredi 16 août au matin, le département d’État américain a menacé de sanctionner l’équipe du pétrolier transportant des barils iraniens, fraîchement libéré par un décret de la Cour suprême de Gibraltar.
Washington a menacé d’interdiction de visa l’équipage du pétrolier Grace 1, stationné de force depuis le 4 juillet au large de Gibraltar et autorisé depuis jeudi à reprendre le large.
Réagissant au mandat d’arrêt américain, l’ancien porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a déclaré que les États-Unis n’avaient d’autre choix que de céder aux demandes de Téhéran. « Ils doivent comprendre que s’ils essaient de limiter la vente d’énergie de la République islamique, la République islamique dispose de nombreux moyens pour limiter leur champ d’action », a-t-il ajouté.
« Les États-Unis, qui se sont retirés de l’accord nucléaire, ordonnent que le Royaume-Uni sanctionne l’Iran. Et dans un contexte où Londres s’apprête à quitter l’Union européenne, il se voit isolé et il s’est donc rapproché des politiques de Washington », a noté l’ancien porte-parole de la diplomatie iranienne lors d’une interview avec la radio Goftogou.
Il a indiqué que la réaction iranienne dans l’arraisonnement du pétrolier britannique dans le golfe Persique avait démontré que l’ère des politiques d’intimidation est dépassée. La République islamique d’Iran était déterminée à maintenir l’ordre et la sécurité dans la région, a-t-il conclu.