Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a évoqué lundi l’expiration de l’embargo sur les armes imposé par les Nations unies à l'Iran et exhorté la communauté internationale à renforcer la pression sur l'Iran.
«L’horloge tourne. Il reste encore du temps avant l'expiration de l'embargo sur les armes imposé par l'ONU à l'Iran et l'interdiction de voyage imposée à Qasem Soleimani. », a écrit Pompeo sur son comte twitter ajoutant : « Nous exhortons nos alliés et partenaires à accroître la pression sur le régime iranien jusqu'à ce qu'il mette fin à son comportement déstabilisateur ».
Les embargos sur les armes imposés par les Nations Unies à l'Iran depuis des années, devraient être levés en octobre 2020 en vertu des articles du Plan global d’action conjoint (PGAC) et de l’accord nucléaire signé en 2015 entre l’Iran et le groupe 5+1 (la Russie, la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne).
De quoi les États-Unis ont-ils peur ?
La résolution 1747 du Conseil de sécurité des Nations unies datant de mars 2007, interdit à l’Iran d’exporter des armes et des équipements militaires et la résolution 1929 approuvée en 2010 interdit toute vente d’armes conventionnelles à l’Iran.
À première vue, on peut en conclure que les États-Unis craignent qu’avec l'expiration imminente de l'embargo sur les armes imposé à l'Iran, Téhéran n'achète un volume considérable d'armes pour perturber l'équilibre des forces dans la région. Mais le débat sous-jacent semble être la crainte des États-Unis et de certains de leurs alliés de la capacité de la République islamique à exporter des armes et à en tirer des revenus.
Quelles sont les armes iraniennes à exporter ?
Dans les années suivant la guerre Iran-Irak (1980-1988), l’Iran a lancé une industrie de fabrication d’armements dans le pays et il réussi à exporter des armes légères à certains pays. Selon les chiffres présentés par le ministère de la Défense, plus de 40 pays ont acheté pendant ces dernières années, les armes et les munitions iraniennes. On peut notamment citer des systèmes optiques, des fusils de précision, des missiles anti-blindés et des drones.
Les armes anti-blindées iraniennes, telles que les lance-roquettes Dehlavieh et Toufan ont fait leurs preuves en matière de destruction de cibles terroristes en Irak et en Syrie.
Toujours dans le continent américain, la Bolivie a exprimé en juillet lors de la visite du chef de la diplomatie iranienne, son intérêt pour l’acquisition de drones développés par l’Iran.
L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm a récemment déclaré que les industries de la défense iraniennes avaient exporté entre 2010 et 2014, 200 millions de dollars d’armes et d’équipements militaires.
L'afflux massif de produits de défense iraniens de qualité sur les marchés de la région et du monde entier, entraînera naturellement la promotion du statut scientifique et technologique de notre pays ; ce qui constitue un réel cauchemar pour les États-Unis et certains autres pays occidentaux. C’est la vraie raison pour laquelle le secrétaire d’État américain a décidé d’exprimer publiquement ses inquiétudes.