Qui veut la peau des chiites nigérians ? Ce n’est sans doute pas l’État pour qui l’unité et la cohésion sociale sont une raison d’être. Sur fond des répressions de l’armée nigériane visiblement influencées par des réseaux liés à Riyad six Nigérians de confession chiite viennent d’être tués.
La répression du lundi 22 juillet, menée par une armée nigériane à la solde du royaume saoudien contre les manifestants du Mouvement islamique du Nigéria (IMN), qui réclament la libération de leur chef, le Cheikh Zakzaky, a causé la mort de six manifestants à Abuja.
Se référant à des sources sécuritaires, le site d’information nigérian, Premium Times Nigeria, a fait état de l’intention de Muhammadu Buhari, président du pays de « proscrire le Mouvement islamique du Nigeria », formation représentative des chiites nigérians qui compte pas moins de 15 millions de personnes.
La proscription aurait été décidée à l’issue d’une réunion d’urgence des chefs de la sécurité du pays, hier, le 22 juillet 2019 et elle devrait être rendue publique d’ici demain matin, a-t-on appris de Premium Times Nigeria.
Il s’agirait d’une réponse profondément discriminatoire aux manifestations légitimes des milliers de disciples et sympathisants du leader du mouvement, Ibrahim Zakzaky détenu depuis décembre 2015, à la suite d’une invasion de sa résidence à Zaria, dans le nord du pays, invasion armée qui s’est soldée par la mort des centaines de villageois. En dépit du verdict de la Cour suprême du Nigéria stipulant la libération du Cheikh Zakzaky, ce dernier reste toujours en prison.
Dans la foulée, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères appelé l’État nigérian à libérer le Cheikh Zakzaky et son épouse dont l’état de santé demande des soins immédiats.
« Les autorités nigérianes devront autoriser immédiatement Cheikh Ibrahim Zakzaky à sortir de prison et à bénéficier de soins médicaux dispensés dans les meilleurs délais », a-t-il déclaré en se basant sur des informations recueillies en local, ce mardi 23 juillet. Exprimant également sa profonde préoccupation quant aux affrontements qui ont eu lieu lundi à Abuja, Moussavi a condamné le recours à la force contre les manifestants.
Le diplomate iranien a souligné la nécessité de préserver la sécurité et la stabilité au Nigéria et il a appelé à la retenue et à la résolution des différends par le dialogue. Il a affirmé aussi qu’il était nécessaire d’accélérer la procédure du traitement médical du Cheikh Zakzaky et d’éliminer les inquiétudes concernant son état de santé.
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