La guerre US contre le Venezuela se poursuit de plus bel malgré une apparente accalmie. Le ministère vénézuélien de la Défense a annoncé dans un communiqué qu’un avion-espion américain avait violé l’espace aérien du pays, le vendredi 19 juillet 2019. « Après avoir pénétré dans l’espace aérien du Venezuela, l’avion n’a pas précisé sa fréquence et n’a pas respecté les procédures requises », précise le communiqué du ministère avant d’ajouter que les avions d’interception vénézuéliens avaient établi qu’il s’agissait d’un appareil de reconnaissance électronique appartenant à l’Armée de l’air américaine. Une fois les avions vénézuéliens arrivés, l’avion américain aurait rapidement changé de trajectoire et quitté la région. Caracas a vivement condamné cette nouvelle provocation américaine dans un contexte de pré-réconciliation et alors que les délégations du gouvernement de Nicolas Maduro et de l'opposition pro-occidentale ont annoncé jeudi qu'elles progressaient dans leurs pourparlers à La Barbade.
Le 25 juin, un avion a transféré au Venezuela un groupe de spécialistes militaires russes, le but de cette mission étant de poursuivre la maintenance du matériel livré à ce pays. Le matériel en question avait été fourni à Caracas dans le cadre de contrats de coopération militaire et technique. Reuters a évoqué dans la foulée les rumeurs du lancement d'une base militaire russe, rumeurs énergiquement démenties par Moscou.
Les États-Unis ont perdu la bataille militaire au Venezuela mais n'ont perdu l'espoir de poursuivre leurs manœuvres de déstabilisation, affirme un expert qui évoque dans la foulée la détermination de l'État vénézuélien à renforcer ses liens avec la Russie, la Chine et l'Iran, soit les trois pôles de l'anti-impérialisme. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif est à Caracas depuis samedi le 20 juillet, pour prendre part à la Conférence des ministres des Affaires étrangères du Mouvement des pays non-alignés (MNA). Il a été accueilli par son homologue vénézuélien et a rencontré le président du pays, Nicloas Maduro avec lequel il a discuté des relations bilatérales et des évolutions au Moyen-Orient et en Amérique du Sud. Le ministre iranien a participé aussi à la réunion de la Commission de la Palestine du Mouvement des pays non-alignés.
« Les États-Unis sont à l'origine de l'insécurité en raison de leur présence dans le golfe Persique, au Moyen-Orient et dans la région de l'Amérique du Sud », a-t-il précisé alors que l'escalade des tensions bat son plein dans le golfe Persique. S’exprimant à Caracas, Zarif a déclaré qu’il « ne connaît pas d’endroit dans le monde où la présence des États-Unis a contribué à la stabilité ».
« Partout où ils sont allés, ils ont conduit à une pression accrue sur la population et à une augmentation de l’extrémisme et du terrorisme », a-t-il ajouté.
Zarif doit également se rendre au Nicaragua et en Bolivie. Il s’était déjà rendu à New York, mercredi 17 juillet, pour participer à une réunion de l'ONU sur les objectifs de développement durable 2030 organisée par le Conseil économique et social de l'Organisation. « Cette visite intervient alors que les États-Unis ont poussé l'Argentine à blacklister le Hezbollah. Pour les observateurs, l'Iran est sur le point de renforcer les liens entre l'Amérique latine et l'axe de la Résistance. Après tout l'Amérique latine est donnée comme arrière-cour des Américains et la présence de la Résistance y est indispensable dans un contexte de guerre », commente un analyste.