Le président du régime israélien, Reuven Rivlin, a fait part de son inquiétude quant à une éventuelle extension de la résistance et de la lutte vers la Cisjordanie.
« Comme tous les citoyens, je crains de vivre dans un gouvernement non démocratique. La Knesset doit comprendre ces inquiétudes. Mais en ce qui concerne les menaces en provenance de l’étranger, il faut dire que ce qui se passe aujourd’hui dans la bande de Gaza pourrait s’étendre en Cisjordanie. Nous ne pouvons pas résoudre le conflit avec les Palestiniens sur la base du droit de retour, mais nous devrions nous rassembler autour d’une table, nous parler et comprendre que nous vivons tous ensemble au même endroit », a déclaré, Reuven Rivlin, lors de la 19e édition de la Conférence de Herzliya.
Le chef du Mossad, Yossi Cohen, a pour sa part exprimé, à l’occasion de cette conférence, sa préoccupation quant à l’influence croissante et la présence grandissante de la République islamique d’Iran dans la région. Il a prétendu lors d’un long discours que le Mossad est à la recherche d’un moyen de contrer Téhéran dans la région.
« Le Mossad a créé une unité spéciale pour renforcer sa capacité à conclure des accords de paix dans la région et s’efforce d’identifier les rares occasions de parvenir à des accords régionaux apportant une paix globale et ouvrant peut-être immédiatement de nouvelles opportunités », a-t-il affirmé.
Mais le général Benny Gantz, ancien chef d’état-major du régime israélien et président du parti Bleu Blanc, a parlé à la tribune de cette conférence de l’affaiblissement la capacité de dissuasion de ce régime. À cette occasion, il a critiqué Benjamin Netanyahu, son rival, à l’approche des élections.
« Les critères et indicateurs laissent penser que la force de dissuasion israélienne s’est récemment effondrée, à cause de l’incertitude manifestée par Israël quant à l’utilisation de sa force de frappe. Les actions sur le terrain affectent négativement la sécurité d’Israël, en particulier celle des habitants des alentours de la bande de Gaza qui sont exposés depuis deux ans à des menaces sécuritaires », a ajouté Benny Gantz.
« Les dégâts ne se limiteront pas aux zones de la bande de Gaza, mais peuvent également s’étendre aux fronts et à d’autres zones. Les Iraniens suivent cette politique en raison de la faiblesse des dirigeants israéliens, et en particulier de Netanyahu, face au Hamas à Gaza. Il envoie des messages aux autres parties de la région, en particulier celui qu’Israël n’est pas prêt à utiliser la force », a précisé Gantz.
Le général Gadi Eisenkot, ancien chef d’état-major du régime israélien, a lui aussi déclaré lors de cette conférence que 2 millions de personnes vivaient dans la bande de Gaza et que 2,8 millions de personnes vivaient en Cisjordanie. Ces Palestiniens utilisent la résistance armée comme un moyen essentiel pour faire respecter leurs droits politiques, religieux et sociaux, et Israël s’est ainsi retrouvé confronté à un défi très complexe.
« Au contraire de ce qui se passe sur les autres fronts, la question palestinienne est très complexe. Après l’opération “Roc inébranlable” contre Gaza à l’été 2014, nous avons obtenu une capacité de dissuasion qui est restée efficace pendant trois ans et demi, jusqu’à ce que la Marche du grand retour commence à la frontière de la bande de Gaza », a ajouté Gadi Eisenkot.
« Bien qu’Israël ait passé ces dernières années sans aucune guerre déclarée, nous avons eu des affrontements pouvant déboucher sur une véritable bataille. Nous avons besoin d’évaluer la situation en profondeur et de l’analyser de manière appropriée », a-t-il indiqué.