Dans un contexte complexe dû aux nouvelles équations balistiques d’Ansarallah, les forces à la solde de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis sont entrées dans une nouvelle phase de l’affrontement militaire.
« L’Arabie saoudite, après avoir déjoué ces derniers jours le coup d’État que les forces soutenues par les Émirats arabes unis ont tenté de mener dans le sud du Yémen, a mis en garde contre tout acte susceptible de provoquer des protestations et contre tout plan militaire dans la région », a écrit le quotidien libanais Al-Akhbar.
Ces évolutions montrent une nouvelle fois les divergences de vues entre Riyad et Abou Dhabi.
Les forces proches des Émirats arabes unis ont tenté, en profitant de l’escalade dans la région, de prendre le contrôle des provinces sud et est du Yémen et de l’île de Socotra en vue de séparer cette région du nord du Yémen, mais l’Arabie saoudite est intervenue.
Le chef adjoint de la police de Dubaï, Dhahi Khalafan, s'est même permis de demander le démembrement du Yémen :
« Les habitants du Sud ont une demande légitime, mais pourquoi donc les privez-vous de leur indépendance ? Alors que le Sud a tout le potentiel de réussite, tandis que le Nord n’a pas cette possibilité. »
Il est à noter que les Émiratis sont favorables au démembrement du Yémen et appellent à la séparation du Sud du Nord.
Des sources proches du gouvernement démissionnaire d’Abd Rabbo Mansour Hadi ont annoncé à Al-Akhbar que les forces proches des Émirats arabes unis avaient l’intention de mener un coup d’État militaire par le biais des militaires et des hauts officiers qui soutiennent le Conseil de transition du Sud, proche d’Abou Dhabi et opposé à Mansour Hadi, lequel est soutenu par Riyad. Ils ont tenté de reprendre au gouvernement démissionnaire le contrôle des bases militaires dans les provinces sud.
Selon ce rapport, les responsables et officiers saoudiens sont intervenus en vue de calmer la tension entre l’ancien gouvernement de Mansour Hadi et le Conseil de transition du Sud.
Avant le coup d’État avorté à Aden, le Conseil de transition du Sud avait mis à son ordre du jour un plan pour prendre le contrôle de la région pétrolière de Hadramaout, qui est actuellement contrôlée par les éléments de Mansour Hadi.
Le président du Conseil de transition du Sud, Aidarous al-Zubaidi, avait fait part le mois dernier des tentatives pour déclencher de nouveaux affrontements dans cette région.
Sur l’île de Socotra, les forces de la ceinture de sécurité, liées aux Émirats arabes unis, ont de nouveau tenté de prendre le contrôle du port d’Akhabil.
Selon les informations diffusées, les forces pro-émiraties tentent, en profitant de la situation complexe, de renforcer leurs positions dans le sud du Yémen en vue prendre le contrôle de cette région pétrolière. Et pourtant, il semble que les Émirats arabes unis ne soient pas capables de s’émanciper de leur dépendance envers l’Arabie saoudite ni d’entrer en confrontation avec ce pays.
En même temps, l’Arabie saoudite, qui considère la situation au Yémen comme désastreuse, tente de prévenir la complexité de la situation pouvant résulter des conflits internes entre les insurgés et le gouvernement légal yéménite et de faire front commun avec tous les opposants du gouvernement yéménite contre Ansarallah.