Les tentatives de l’administration américaine de redorer le blason du royaume wahhabite, principal sponsor du terrorisme takfiriste, ne sont secrètes pour personne. Une cellule prétendument liée à Daech que les forces de sécurité saoudienne auraient démantelée est une parfaite aubaine pour le régime de Riyad. Et pourtant, il existe bien une autre hypothèse : depuis quelque temps, le régime saoudien multiplie les signes de « désobéissance » à l’adresse de Washington.
Dans un article intitulé « Daech et la tension sécuritaire gagnent du terrain en Arabie saoudite. Où est le gouvernement policier ? », le site d’informations Al-Khaleej Online traite la récente attaque terroriste qui s’est récemment produite en Arabie saoudite. Selon Al-Khaleej Online, l’instabilité et l’insécurité qui gagnent du terrain en Arabie saoudite résultent des politiques répressives de Riyad ainsi que du soutien qu’il apporte au groupe terroriste Daech.
« Une attaque armée a eu lieu récemment contre un centre de sécurité à Riyad. Quatre assaillants ont été tués et trois policiers saoudiens blessés. Suite à cet événement, les autorités saoudiennes ont annoncé avoir ordonné une descente policière dans un repaire d’éléments de Daech ayant entraîné l’arrestation de 13 personnes qui étaient engagées dans la planification de l’attaque. Bien que Mohammed ben Salmane ait commencé à diriger le pays d’une main de fer depuis l’arrivée au pouvoir de son père en 2015, des groupes armés ont pu commettre des attentats en Arabie saoudite semblables à ceux qui viennent de se produire. Le groupe terroriste Daech a perpétré jusqu’ici des attaques sanglantes qui ont fait des victimes chez les forces de sécurité, les militaires et les civils saoudiens. L’explosion qui a secoué, en août 2015, une mosquée dans la ville d’Abha (sud de l’Arabie saoudite), ayant tué une quinzaine de personnes, vient à l’appui de cette affirmation. Le 16 octobre 2015, un élément de Daech a ouvert le feu en direction des fidèles qui s’étaient réunis dans une mosquée à Saihat, appartenant au gouvernorat de Qatif. Cinq personnes ont perdu la vie et neuf autres ont été blessées », indique l’article.
« Après la fusion de deux branches d’al-Qaïda en Arabie saoudite et au Yémen sous le nom d’“al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA)”, en janvier 2009, et l’escalade des tensions en Irak et en Syrie, Daech est né et a vite devancé son parrain en matière d’extrémisme, si bien que beaucoup en Arabie saoudite ont commencé à apprécier sa ligne de conduite », ajoute al-Khaleej Online.
Le site d’informations a ensuite évoqué le concept d’un « gouvernement policier » en Arabie saoudite, ajoutant que celle-ci, pour maîtriser les failles sécuritaires et éradiquer ce qu’elle appelle les groupes terroristes, a renforcé sa domination sur les secteurs politique et juridique du pays. « À chaque fois que des voix d’opposition mettaient en cause les politiques intérieures et extérieures du gouvernement saoudien, celui-ci a lancé une campagne de purge ou d’arrestation. Les services de sécurité saoudiens surveillaient les activistes et les militants en les espionnant via leurs téléphones. Les mêmes services contrôlaient également les opposants au gouvernement saoudien qui habitaient à l’étranger. Jamal Khashoggi était un exemple d’opposant vivant à l’étranger. Il a été tué en octobre 2018 au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. Selon les observateurs politiques, l’une des causes qui nourrissent l’insécurité et l’instabilité en Arabie saoudite est la purge des officiers chevronnés et des responsables expérimentés proches de l’ancien prince héritier Mohammed ben Nayef, qui a été destitué en 2017. Les membres de son entourage ont tous été remplacés par Mohammed ben Salmane, qualifié par les organisations des droits de l’homme de dirigeant despotique ».