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"Les Etats-Unis vont droit vers une guerre par procuration avec l'Iran" (député irakien)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'Iran pourrait bloquer le détroit d'Hormuz au cas de toute interdiction de l'exportation de son pétrole.(Photo d'archives)

Pour un parlementaire irakien, le refus de reconduire les dérogations aux sanctions US contre le pétrole iranien pourrait déboucher sur "une guerre par procuration" à laquelle n'échapperont pas les États-Unis.

« Si les États-Unis restent campés sur leurs positions de ne pas prolonger l’exemption des sanctions pétrolières contre l’Iran, la région vivra une grave crise et des guerres par procuration y seront déclenchées », a averti le membre de la commission des affaires étrangères du Parlement irakien, Mathan Amin.

En réaction à l’annonce américaine de la fin des exemptions accordées à huit pays importateurs de pétrole iranien, Mathan Amin a affirmé que le Parlement irakien s’emploiera à obtenir une prorogation jusqu’au mois de mai pour " éviter la guerre". 

Le refus des USA de reconduire ces dérogations a provoqué la réaction rapide du CGRI qui a décrété "terroriste" le CentCom depuis une semaine. Le commandant des forces navales du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), a affirme lundi que le détroit d'Hormuz est un passage maritime soumis aux réglementations internationales par où se déroule normalement le transit de l'énergie mais cette "voie stratégique sera bloqué si l'Iran n'arrive pas s'en servir". Le pétrole irakien, saoudien, émirati et koweitien est transité par le détroit d'Hormuz. 

« Si les États-Unis s’acharnent à ne pas renouveler les dérogations aux pays qui importent du pétrole iranien en se moquant des circonstances exceptionnelles de certains pays justifiant ces exemptions, la région sera le théâtre de guerres par procuration », a poursuivi le député irakien. 

« L’Iran et l’Irak entretiennent des relations bien plus solides pour que les États-Unis puissent les interrompre. L’Irak importe des produits stratégiques comme l’électricité de l’Iran et si les dérogations ne sont pas prolongées,  Bagdad sera incapable de payer directement ses achats. Et puis le volume des échanges commerciaux entre les deux pays s’élève à des dizaines de milliards de dollars et les Américains ne pourront pas trop manœuvrer là-dessus à moins qu'ils veuillent en subir les conséquences », a indiqué le membre de la commission des Affaires étrangères du Parlement irakien.

« Si l'Iran et les États-Unis se livrent à une guerre, l'Irak ne pourra pas rester les bras croisés. Une grande partie des forces armées irakiennes se sent proche de l'Iran et ces forces ne resteront pas les bras croisés à voir les Américains miner les relations de Bagdad avec Téhéran. L'Irak sera ainsi poussé vers la guerre contre les États-Unis. Ce n'est pas ce que nous voulons et nous allons donc essayer d’éloigner l'Irak de ce conflit », a-t-il ajouté.  

La Maison Blanche a annoncé lundi 22 avril que le président Trump avait décidé de mettre fin dès le 2 mai aux dérogations dont bénéficient la Chine, l'Inde, la Turquie, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l'Italie et la Grèce, d'importer du brut iranien. Les huit pays en question refusent d'ors et déjà cette nouvelle démarche qui a provoqué une très forte hausse des cours lundi.  Vers 06H45, le baril de «light sweet crude», référence américaine du brut, pour livraison en juin, gagnait 29 cents à 65,84 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour juin, progressait de 24 cents à 74,28 dollars. Les cours avaient fini à leur plus haut niveau depuis près de six mois lundi. 

"Le choc que les États-Unis viennent d'infliger au marché en faisant cette annonce vise surtout à nuire aux intérêts des acheteurs dont et surtout les Chinois car les Iraniens, eux, savent bien contourner les sanctions surtout qu'aucun des gros clients du pétrole iranien ne se trouve réellement dans le camp américain, ajoute un analyste. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV