En Turquie, un représentant du Parti de la justice et du développement (AKP) a rédigé un rapport intitulé « La situation actuelle en Syrie » qui a été présenté lors de la réunion des parlementaires des pays membres de l’OTAN à Antalya, expliquant les raisons du changement de cap d’Ankara concernant la crise syrienne.
Ahmet Berat Çonkar, député du parti AKP à Istanbul, a reconnu dans ce rapport lu lors de la réunion de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN à Antalya qu’au début de la crise en Syrie, la Turquie soutenait les opposants armés et le groupe terroriste Armée syrienne libre (ASL) en vue de changer l’ordre politique en place en Syrie et de renverser le gouvernement de Bachar al-Assad, mais que sa politique n’avait mené à rien.
Ahmet Berat Çonkar ajoute quand même que si la Turquie avait continué à soutenir les opposants armés à Alep, cette ville ne serait pas tombée aux mains d’Assad.
À la fin de ce rapport, il est dit que les positions d’Ankara envers la crise syrienne avaient, petit à petit, changé en faveur de la coopération avec l’Iran et la Russie et que le départ de Bachar al-Assad n’était plus une priorité pour le gouvernement turc.
Bien que les Américains avertissent régulièrement les autorités turques des conséquences négatives de l’achat des S-400 russes, la Turquie semble déterminée à conclure le contrat d’achat de S-400 avec la Russie et à lancer d’autres projets prometteurs. Quel genre de projets ? La Russie pourrait, dans la foulée, être tentée par la vente des S-500 voire des Su-57 à Ankara. Pour certains analystes, les S-400 russes, qui se vendent comme des petits pains depuis l’engagement militaire de Moscou en Syrie, menacent la survie même de l’OTAN.
Le député du parti AKP à Istanbul a annoncé que la Turquie ne suivait que les trois objectifs suivants en Syrie :
La Turquie a lancé en janvier 2018 l’opération « Rameau d’olivier »contre les Kurdes des YPG (Unités de protection du peuple) à Afrin, dans le nord de la Syrie. Ankara considère les YPG comme une organisation terroriste et une branche syrienne du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), interdit en Turquie.
Cette opération était la deuxième menée par Ankara dans le nord de la Syrie après « Bouclier de l’Euphrate », dont l’objectif était de repousser Daech et les miliciens kurdes.
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