TV

Axe Hama/Idlib: à quoi riment les raids récurrents des Soukhoï syriens et russes ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'armée syrienne lance un assaut d'envergure contre Hayat Tahrir al-Cham dans le sud d'Idlib. (Photo d'illustration)

L’armée syrienne a lancé une offensive nocturne d'envergure contre les positions du groupe terroriste de Hayat Tahrir al-Cham, dans le sud de la province d’Idlib. Des dizaines de missiles sol-sol ont été tirés contre les positions des terroristes qui continuent à multiplier leurs attaques à Hama, à Idlib et à Alep. Mais que cherche l'armée syrienne à travers ses raids récurrents contre les positions des terroristes dans ces localités ? Ces frappes ne seraient pas étrangères aux efforts de reconstruction engagés par Damas, malgré l'hostilité ouverte des USA et de leurs alliés. 

La 4e division blindée de l’armée syrienne a tiré des obus d’artillerie et des missiles sol-sol en direction des positions de Hayat Tahrir al-Cham dans la région de Khan Cheikhoun, dans la province d’Idlib, dans la nuit du 1er au 2 avril.  L’offensive est intervenue quelques heures à peine après une attaque du groupuscule Jaysh al-Izza contre des zones contrôlées par les forces de l'armée syrienne dans le nord de Hama.

Après l’attaque du sud d’Idlib, l’armée syrienne a commencé à prendre pour cible les positions de Jaysh al-Izza près des villes de Kafr Zita et al-Latamnah, dans la banlieue nord de Hama. Selon une source militaire à Hama, les forces syriennes ont réussi à détruire un certain nombre de repaires du groupe terroriste, y compris certaines de ses tranchées creusées autour de l'axe d'al-Latamnah. Les dernières frappes de l'aviation syrienne et russe dans cette localité remonte au 26 mars où des repaires terroristes ont été pris pour cible à Cheikh Idriss. Ces frappes ont par ailleurs poussé le clan occidental de réactiver leurs lobbyistes humanitaristes et à accuser la Syrie de "massacre" : 

"L'armée loyaliste et son allié russe ont déjà eu recours à cette stratégie pour reprendre des villes et des régions aux "rebelles" (terroristes, NDLR), comme ce fut le cas à Alep, dans la Ghouta (banlieue de Damas) ou encore à Deraa", accuse Amnesty International qui ajoute:

"Le but de ses frappes contre des objectifs civils est de provoquer un départ massif des civils de la zone afin de faire perdre aux "groupes rebelles" leurs soutiens locaux. Ces derniers ne peuvent ensuite guère résister à la supériorité militaire des forces du régime de Damas et de ses alliés russes et iraniens. Ce scénario de reconquête des enclaves "rebelles" semble se répéter à Idlib."

Selon les analystes militaires, ce qui inquiète surtout le camp atlantiste, ce sont les efforts de guerre syrien destinés à dégager les localités qui se trouvent sur l'autoroute ultra-stratégique M5: Ma'ar al-Numan, Khan Cheikhoun, Kfar Zita... sont entre autres les localités détenus par les terroristes qui se trouvent sur cette voie stratégique reliant le sud au nord de la Syrie.

La libération de Deraa en été et l'ouverture du point de passage Nassib entre la Jordanie et la Syrie ont boosté sensiblement le commerce extérieur d'une Syrie en guerre et en phase de reconstruction.

La situation au sol, le long de l'axe Hama-Idlib, prouve d'ailleurs les efforts syriens censé dégager un nouveau tronçon de cette autoroute. Or, bien conscients de cet enjeu, les terroristes multiplient leurs assauts à la faveur de la complicité turque contre le nord de Hama et le sud d'Idlib, le long de l'autoroute M5. C'est une voie qui relie à une plus vaste échelle Damas à Alep.  

Le camp atlantiste et la Turquie qu s'opposent à tout projet de reconstruction en Syrie s’accommodent difficilement d'un changement de rapport de force à Idlib ou les qaïdistes de Tahrir al-Cham contrôlent désormais la majeure partie de la province au détriment des terroristes pro-turcs qu'ils qualifient de modérée.

Cette avantage fournit paradoxalement à l'armée syrienne et à ses allies une marge de manœuvre assez large pour qu'ils procèdent à des frappes pour accélérer la libération d'Idlib mais aussi le dégagement de l'autoroute M5.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV