Deux jours après l'acte 18 de grande violence dont l'épicentre était Paris, le Sénat français, de concert avec l'exécutif, envisage d'approuver cette semaine une proposition de loi dite "anticasseurs", émanant de l'aile LR au Sénat, dans le contexte des manifestations de Gilets jaunes.
Le 16 mars, les Gilets jaunes ont traversé un samedi différent des précédents depuis l’éclatement des mouvements anti-macroniens dans l'Hexagone. Samedi dernier, la France était en quelque sorte le théâtre d’une loi martiale décrétée par le gouvernement face aux protestataires que le « Grand débat national » du président de la République n’a pas persuadé à rester désormais chez eux. Les reportages des médias ont dévoilé le comportement particulièrement violent des forces de la police et de l’armée contre les manifestants qui sont descendus dans les rues. Deux jours après les heurts violents entre les forces et les citoyens français, le Premier ministre a promis dans une déclaration de prendre l’initiative d’un plan permettant aux forces de sécurité de réprimer fortement les protestataires à tout moment où elles l’estiment nécessaire.
Le bureau du Premier ministre prétend que l’escalade de violences démontrait l’insuffisance des mesures de sécurité face aux citoyens mécontents qu'il appelle les « casseurs ».
Matignon a annoncé ce 17 mars que le gouvernement croyait des «dysfonctionnements» dans le dispositif de sécurité mis en place le 16 mars à Paris.
Les manifestations de samedi des Gilets jaunes dans le cadre de l’acte 18 ont provoqué l’ire d’Emmanuel Macron dans la mesure où il a convoqué les membres du cabinet pour prendre part à une réunion urgente autour des événements survenus samedi dernier.
Lors des concertations avec ses ministres, le président français a qualifié d’« inacceptable » la colère des Gilets jaunes et cela l’a, dit-il, provoqué son énervement.
Entre temps, le Sénat a également pris une position concordante avec l’exécutif et a convoqué le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire et le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, non pas pour les interroger sur les droits légitimes des citoyens français ou mettre en cause leur incompétence dans le contrôle du marasme économique dont souffrent les différentes couches de la société française, mais pour les pousser à intensifier la politique de répression visant les citoyens mécontents.
Dans ce sens, Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, et Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, seront entendus le 19 mars par les commissions des Lois et des Affaires économiques du Sénat pour étudier les moyens mis en place pour faire face à ce qu’ils nomment les " troubles liés à la mobilisation des Gilets jaunes et les conséquences de nouvelles stagnations économiques".
Les sénateurs pointent du doigt les protestataires, en fermant les yeux sur les erreurs commises par l'exécutif.