TV

Asie: tournée peu fructueuse pour MBS

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Mohammed ben Salmane est accueilli à Islamabad, au Pakistan, le 17 février 2019. (Capture d’écran de France 24)

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a entamé sa tournée en Asie alors que l’affaire du meurtre de Jamal Khashoggi n’est toujours pas bouclée. En effet, cinq mois après l’assassinat du journaliste dissident saoudien Jamal Khashoggi, Ben Salmane, dit MBS, a entamé dimanche 17 février une tournée asiatique avec trois étapes : le Pakistan, l’Inde et la Chine. Une manière de prouver à l’Occident qu’il dispose encore d’alliés sur la scène diplomatique.

La tournée en Asie (Pakistan, Inde et Chine) de MBS devait débuter le 16 février mais deux jours avant, deux attentats terroristes ont chamboulé son agenda : le premier a eu lieu le 13 février au Sistan-et-Baloutchistan en Iran, à la frontière du Pakistan, contre un bus transportant des forces du CGRI (Corps des gardiens de la Révolution islamique d’Iran). L’attentat a été revendiqué par Jaysh al-Adl, un groupuscule terroriste pro-Riyad. Le lendemain, un second attentat a secoué Srinagar, dans le Cachemire indien, où 40 paramilitaires ont été tués. Les services de renseignement pakistanais ont été aussitôt pointés du doigt par les autorités de New Delhi.

Pour plus de détails : Attentat en Iran : l’ambassadrice du Pakistan à Téhéran convoquée

Or, la tournée de MBS se déroule dans une atmosphère de haute tension et de méfiance, sur fond d’affaires de meurtre et d’attentats encore non classés.

Les médias pakistanais ont annoncé que Riyad avait pris en charge toutes les dépenses relatives au voyage du prince héritier au Pakistan, y compris l’achat de 3 500 colombes qui ont été lâchées lors de la cérémonie d’accueil.

Lire aussi : Pakistan : des GF-17 pour protéger MBS

Force est de constater que cette tournée en Asie ne visait aucun objectif particulier si ce n’est de casser l’isolement dans lequel s’est engouffré le royaume saoudien, notamment MBS, depuis l’affaire Khashoggi. À défaut de pouvoir se rendre en Occident, le prince héritier a trouvé une nouvelle alternative : se tourner vers ses alliés de l’Est.

Cela dit, les déplacements de MBS permettent d’envisager deux scénarios possibles. 

D’une part, MBS aurait voulu envoyer un message clair et net aux États-Unis : si Washington décide de lui tourner le dos, il n’hésitera pas à établir des coopérations avec la Chine et le Pakistan dans le domaine nucléaire et à investir dans les projets de développement en Asie.

D’autre part, cette tournée pourrait très bien être le fruit d’une coordination avec Washington dans le but de se rapprocher de l’axe Iran-Pakistan, de cibler l’Iran et de nuire à sa position régionale et à ses échanges commerciaux avec l’Inde.

L’Inde et le Pakistan sont respectivement les principaux importateurs de pétrole et de gaz iraniens. L’Arabie saoudite envisage d’augmenter ses exportations pétrolières en Chine, en Inde et au Pakistan pour compenser le manque à gagner d’un Iran frappé par les sanctions américaines. Elle cherche à faire encore plus pression sur Téhéran en faisant des concessions et en octroyant des garanties pétrolières à ses pays voisins.

L’Inde et le Pakistan céderont-ils aux avances de Riyad ? L’avenir nous le dira.

Il paraît que la tournée asiatique du prince héritier saoudien n'a pas été un succès surtout quand nous apprenons que deux jours après la visite de MBS à Islamabad, le porte-parole de l'armée pakistanaise, Asif Ghafoor, a fait par du développement des relations avec Téhéran dans tous les domaines.

« Le Pakistan et l’Iran coopèrent activement pour assurer la sécurité de leur frontière commune et ce processus se poursuivra », a précisé le général Asif Ghafoor.

« Il y a de tierces parties qui cherchent à envenimer les relations irano-pakistanaises. En renforçant les coopérations bilatérales, nous pourrons mettre fin aux actes terroristes à la frontière commune  », a-t-il ajouté.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV