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"Pour attaquer Israël, l'Iran n'a pas besoin de se servir de l'Irak"(experts)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Exercices militaires du Corps des gardiens de la Révolution islamique (Photo d'archives)

En termes de leviers de pression, Israël aurait pu mieux faire : la prétention du chef du Renseignement israélien comme quoi l'Iran se servirait du sol irakien pour lancer des frappes contre Israël a du mal à convaincre, fût-ce les plus amateurs des analystes. À moins d'avoir d'autres visées, cette allégation ne passe pas dans la mesure où la gamme variée des missiles iraniens permet largement à Téhéran de frapper le sol de la Palestine occupée, sans que la Résistance irakienne ait besoin de lever le petit doigt. Pour de nombreux analystes, les propos du haut gradé israélien répondent à d'autres soucis qu'alimente en ce moment le QG de guerre US/Israël contre la Syrie.   

Le major-général Tamir Hyman qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv a prétendu en effet que l’Irak était sous "l’influence croissante de l’Iran et que par conséquent, l’Iran pourrait « voir l’Irak comme un bon endroit, à l’instar de ce qu’ils ont fait en Syrie, et à l’utiliser comme une plate-forme pour le renforcement militaire, ce qui pourrait également menacer Israël », a-t-il affirmé.

Mais l’Iran a-t-il besoin d’attaquer Israël via l’Irak?

Des missiles iraniens à portée longue rendent l'Iran totalement indépendant d'un quelconque recours à une partie tierce si une guerre venait à éclater entre Israël et l'Iran. Les analystes politiques voient en revanche à travers ces propos candidement amateurs, les prémices d'un plan B israélo-américain qui vise directement la Résistance irakienne. Alors que les troupes US se réorganisent à al-Anbar, des tensions sont de plus en plus palpables entre les Hachd et les occupants américains. Juste avant l'annonce du retrait US, les informations ont fait état de la formation d'une nouvelle base de cantonnement US à al-Qaem, sur la frontière syrienne, soit tout près des positions des Hachd qui sont chargées de veiller à la sécurité des frontières et à contrer l'assaut des terroristes de Daech. Or cette protection nuit au plan B américano-israélien, font remarquer les analystes.

Les propos tenus par le chef du renseignement israélien semblent destinés à servir de justificatif à des frappes américaines voire israéliennes contre les positions des Hachd. En juin 2017, un violent raid, piloté depuis le QG US à al-Tanf a coûté la vie aux dizaines de membres d'al-Nujaba, l'une des principales composantes des Hachd al-Chaabi. Mais la rhétorique guerrière résolument anti-irakienne de Tel-Aviv pourrait-elle servir sa cause? Pas tant que cela. 

Selon les aveux mêmes des dirigeants israéliens, entre 100 et 140.000 missiles du Hezbollah sont braqué sur les sites bien sensibles en Israël du côté libanais de ses frontières. Du côté palestinien aussi, une récente démonstration de force pendant laquelle les colonies du Sud israélien ont eu droit à recevoir plus de 500 missiles et roquettes de la Résistance palestinienne, devrait bien l'inquiéter. Reste un dernier élément que le régime de Tel-Aviv et son protecteur US ont tout intérêt à prendre en compte : la Résistance libanaise, irakienne et palestinienne agiront de concert dans tout conflit à venir contre Israël.  En cherchant à pousser les Américains à frapper les Hachd, Israël prend un double risque : il s'expose aux risques d'une riposte du Hezbollah à laquelle s'ajouterait la réponse conjuguée de Gaza et de la Résistance irakienne, note un expert iranien sous l'anonymat en allusion à la récente visite d'une délégation du Jihad islamique à Téhéran. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV