Un journal turc a rapporté que plusieurs centaines de marines US avaient été déployés au cours de ces dix derniers jours dans le nord-est de la Syrie dans le cadre d’une action coordonnée avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Des informations précédentes faisaient état de la volonté US de créer une grande base de campement dans le nord est de la Syrie à l'effet de rivaliser avec la base aérienne russe à Hmeimim.
Si l'information des sources turques est vraie, le déploiement de ce nouveau contingent ne peut être sans rapport avec les tensions qui continuent à croître à la fois sur le front d'Idlib et sur celui de Deir ez-Zor. Le ministre russe de la Défense qui recevait mardi 20 novembre son homologue turc l'a ailleurs mis en garde contre les conséquences d'un effondrement de l'accord de Sotchi. Pour le reste, les attaques contre les positions de l'armée syrienne se multiplient à Lattaquié, à Hama et à Idlib. Les États-Unis entendent dresser une grande base aérienne au nord est syrien pour paralyser l'action russe.
En effet, des sources locales font état du déploiement de centaines de soldats américains dans le nord-est de la Syrie, près de la frontière irako-turque.
Dans une interview accordée au journal turc Yeni Safak, Salih Haji Abdullah, membre du conseil local de Raqqa a réitéré que les États-Unis et le PKK agissaient en coordination.
« Au cours de ces dix derniers jours, les États-Unis ont transféré vers le nord syrien plus de 500 soldats aux régions dont se sont emparées des milices kurdes », a-t-il fait savoir.
Le Pentagone a transféré ces soldats d’Irak et de la base américaine d'al-Tanf dans le sud de la Syrie vers la ligne Ayn al-Arab (Kobané) et al-Yarubiyah dans le nord syrien près des frontières turco-irakiennes.
Selon Yeni Safak cette mesure de Washington s’inscrit dans le cadre d’une coordination avec le PKK qualifié par la Turquie comme étant une organisation terroriste.
Il a souligné que plus de 3 000 terroristes de la milice kurde originaires de Deir ez-Zor et de Raqqa avaient été envoyés vers l’est de l’Euphrate afin de freiner une éventuelle opération turque.
Le même journal a récemment rapporté que les troupes turques basées dans le nord de la Syrie avaient préparé une attaque contre l’est de l’Euphrate.
« En réaction à cette décision d’Ankara l’armée syrienne a envoyé un grand nombre de renforts militaires dans le nord du pays », a-t-on appris d’un article du 13 novembre du site d’information Al-Masdar News.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, a annoncé, vendredi 12 octobre, le lancement d’une opération militaire contre le PKK et ses unités syriennes dérivées des Unités de protection du peuple (YPG) dans des zones contrôlées à l’est de l’Euphrate.
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« Avec le soutien de nos commandos, nous allons bientôt détruire les nids terroristes à l’est de l’Euphrate », a-t-il martelé.
Il y a deux ans, malgré les avertissements vigoureux et l’opposition ferme de la Turquie les États-Unis ont livré plusieurs milliers de camions chargés d’armes légères et lourdes aux YPG et aux Forces démocratiques syriennes (FDS) déployées dans les régions du nord syrien, sous prétexte de lutter contre le groupe terroriste Daech. Selon le journal Yeni Safak, Washington, avait aussi prétendu que dans le cas échéant, il a la possibilité de récupérer ces armes quand il le souhaite grâce à leur numéro de série, ce qu'il n'a, d'ailleurs , pas fait.
La Turquie a accusé les États-Unis de livrer des armes aux YPG et leur a demandé de désarmer cette milice.