« Une déclaration mettant fin à la guerre entre les deux Corées pourrait constituer une « pente glissante » pour remettre en question la nécessité de la présence de troupes américaines en Corée du Sud », a déclaré vendredi 5 octobre le chef adjoint du commandement de l'ONU chargé de superviser l'armistice coréen.
Le lieutenant-général canadien Wayne Eyre a déclaré que les efforts de la Corée du Nord en faveur d'une telle déclaration pourraient constituer un stratagème visant à diviser l'alliance entre les États-Unis et la Corée du Sud et à assurer le retrait des 28 500 soldats américains, installés dans le Sud.
« Vous devez vous demander pourquoi la Corée du Nord fait tout pour obtenir cette déclaration de fin de guerre », a-t-il déclaré lors d’un événement tenu à la Fondation Carnegie pour la paix internationale à Washington.
« L’optimiste dirait qu’il (le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un) en a besoin pour faire croire au public national qu’il aurait changé d’habitudes et qu’il aurait adopté une nouvelle approche, le pessimiste dirait que c’est une autre façon de diviser les alliés », a-t-il ajouté.
Tout en affirmant que l'état actuel de détente et de négociation avait laissé espérer un processus « allant vers une paix durable » dans la péninsule coréenne, M. Eyre a déclaré que les Nord-Coréens étaient « des experts en séparation ».
« Alors, que pourrait signifier une déclaration de fin de guerre ? Même s’il n’existait pas de base légale, les gens commenceraient, avec émotion, à remettre en question la présence et le maintien du commandement des Nations unies », a-t-il déclaré.
« Et c’est une pente glissante pour remettre en question la présence de forces américaines sur la péninsule ».
M. Eyre a déclaré que le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, se rendait pour la quatrième fois, cette année, en Corée du Nord, dans le but de sortir les pourparlers sur la dénucléarisation de l’impasse et d'ouvrir la voie à un deuxième sommet entre Kim et le président américain Donald Trump.
Pompeo doit arriver à Pyongyang dimanche, après une escale au Japon.
Le président sud-coréen, Moon Jae-in, souhaite une déclaration de fin de guerre d'ici la fin de l'année, estimant que cela encouragerait la Corée du Nord à la dénucléarisation. Washington a souligné que Pyongyang devrait d'abord renoncer à ses armes nucléaires.
