Sous de fausses accusations, la France entend geler les avoirs du ministère iranien des Renseignements et de deux individus iraniens. Dans une réaction sérieuse, le ministère iranien des Affaires étrangères dénonce une mise en scène ridicule, réclamant la libération d’un diplomate arrêté sous la fausse accusation d’implication dans un prétendu attentat contre un rassemblement d’un groupuscule terroriste anti-iranien en France.
La France a annoncé ce mardi 2 octobre avoir l’intention de geler les avoirs du ministère iranien des Renseignements et de deux individus iraniens.
Selon l’agence de presse iranienne ISNA, cette nouvelle a été annoncée après que la police française a mené ce mardi des perquisitions dans les locaux d’un centre islamique, le Centre Zahra France, et aux domiciles de certains membres de cette association près de Calais dans le nord de France, sous prétexte de la lutte contre le terrorisme.
200 policiers français ont participé à cette opération au cours desquelles 11 personnes, selon certains rapports, ont été arrêtées. La police française prétend avoir arrêté ces individus pour des liens supposés avec l’Iran ; il est utile pourtant de rappeler que le Centre Zahra France a une réputation de lutter contre le sionisme.
Pour justifier sa décision de geler les avoirs de deux Iraniens ainsi que ceux du ministère des Renseignements de l’Iran, le gouvernement français prétend qu’il y a un lien entre cette affaire et « l’attentat déjoué contre un groupe d’opposants au gouvernement iranien » datant d’il y a plus de deux mois.
L’Iran réagit
En réaction au communiqué publié par trois ministres du gouvernement français ayant formulé des accusations sans fondement contre un diplomate iranien, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qassemi, a de nouveau rejeté aujourd’hui ces accusations, faisant part des vives contestations de la RII contre l’arrestation du diplomate.
« La RII réclame la libération immédiate de son diplomate », a précisé Bahram Qassemi.
Des sources d’informations disent que le décret annonçant le gel des avoirs du ministère des Renseignements et de deux individus iraniens identifie l’un des hommes touchés par cette décision comme étant Assadollah Assadi, du même nom qu’un diplomate iranien arrêté pour une supposée implication dans un projet d’attentat, qui a d’ailleurs été déjoué, contre un rassemblement d’un groupe d’opposants au gouvernement iranien en juillet en France. Le diplomate avait alors été arrêté en Allemagne.
Selon certaines sources, un tribunal allemand a annoncé lundi avoir autorisé la remise du diplomate à la Belgique, mais il n’a pas encore libéré.
À ce sujet, le porte-parole de la diplomatie iranienne a affirmé que tout ce scénario fait partie d’un complot visant à détruire les relations, bonnes et croissantes, entre l’Iran et l’Europe, conformément aux objectifs des États-Unis et d’Israël, complot dont un groupuscule terroriste, ennemi du peuple iranien, a assuré la mise en scène.
Réitérant les principes de base de la RII qui condamnent tout acte terroriste, Bahram Qassemi a affirmé qu’il existait des documents aptes à prouver le rôle d’individus malveillants et de saboteurs dans la conception de cette mise en scène ridicule. Et d’ajouter :
« Nous nous attendons donc à ce que les responsables français reviennent au réalisme dans leur approche envers l’Iran. Nous tenons également à mettre en garde, une nouvelle fois, contre les mauvaises intentions d’acteurs malveillants qui cherchent à détruire les liens historiques existant depuis de très longues années entre l’Iran et la France et d’autres pays européens importants. »
Qassemi s’était voulu rassurant hier, en disant qu’eu égard aux accusations formulées contre le diplomate iranien en poste à Vienne, l’affaire est suivie avec sérieux par le ministère des Affaires étrangères et les ambassades d’Iran à Vienne, Berlin et Bruxelles.
Ces événements interviennent alors que la ministre française des Armées, Florence Parly, a répété ce mardi ses allégations sur le programme de missiles et les activités régionales de l’Iran.
Lors d’une conférence de presse avec secrétaire américain à la Défense, James Mattis, la ministre française des Armées, Florence Parly, a qualifié de « menace » le programme balistique iranien et prétendu que l’influence régionale iranienne était une source d’inquiétude.
À rappeler que la France est l’un des signataires du Plan global d’action conjoint (PGAC, accord sur le nucléaire iranien) et prétend vouloir préserver cet accord après le retrait unilatéral des États-Unis.
Au moment même où le président américain annonçait sa décision de quitter l’accord nucléaire, la France a élaboré un plan « complément au PGAC » dans le but de restreindre les activités balistiques et la présence régionale de l’Iran, tout en essayant de maintenir l’accord nucléaire.