Après la destruction d’un Il-20 russe au large de Lattaquié qui a fait suite aux diverses informations sur la présence des forces françaises à Deir ez-Zor, les sources militaires en France ont évoqué le sujet via des sites militaires.
À en croire ce qu’elles disent, la France a lancé depuis quatre ans l’opération Chammal pour en finir avec Daech qui, à l’époque, occupait un vaste territoire à cheval sur la Syrie et l’Irak. Dans le cadre de la soi-disant coalition antiterroriste dirigée par les États-Unis, les forces françaises auraient ainsi assuré la formation de 9 500 soldats irakiens, effectué 8 477 sorties aériennes et détruit 2 249 positions et cibles ennemies. Ces mêmes sources reconnaissent que Daech ne contrôle plus que 1 % des territoires en Syrie. Cela dit, les agissements militaires français en Syrie ou en Irak auraient gagné de l’ampleur depuis une dizaine de jours.
Les FDS, à la solde de Washington, sont sur le point d’avancer à l’est de l’Euphrate sous prétexte de vouloir chasser Daech, quasi inexistant dans cette zone. Les FDS veulent s’emparer de Hajine, un village situé non loin d’Abou Kamal, dans le triangle frontalier à cheval sur la Syrie, la Jordanie et l’Irak. Or ce village, une fois occupé, permettra aux supplétifs de l’OTAN que sont les FDS de se positionner à proximité des positions de l’armée syrienne et de leurs alliés de la Résistance à Abou Kamal.
Que fait la France ?
À en croire Opex360, proche du renseignement de l’armée française, la France n’a impliqué que les artilleurs de la Task Force Wagram. « Ces derniers jours, indique l’état-major des Armées françaises, les artilleurs auraient assuré 22 missions de tirs avec leurs Caesar (Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm). Dans son compte-rendu, l’EMA souligne que les missions de tir de la TF Wagram se font depuis le territoire irakien, ce qui coupe court aux rumeurs sur leur présence en Syrie. Pour rappel, Hajine se trouve à une trentaine de kilomètres de l’Irak, c’est-à-dire à la portée des canons français, laquelle peut être supérieure à 38 km. »
Et le rapport d’ajouter : « Couplés à des moyens ROEM, ROHUM et ROIM, des effets ont été proposés aux forces partenaires pour accompagner les opérations de ratissage et de sécurisation de la frontière irako-syrienne lors des opérations de contre-insurrection... Cela étant, s’agissant de l’offensive en direction d’Hajine, les Rafale de l’armée de l’air, basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis, n’ont, pour le moment, pas été sollicités pour des missions d’appui. »
À ce qui paraît, la France a concentré ses efforts sur les frontières syro-irakiennes, là où sont déployées les forces de la Résistance. Le rapport justifie d’ailleurs un débordement des forces françaises supposément déployées en Irak dans les semaines à venir : « À mesure que Daech perd du terrain, il passe d’une structure de commandement et de contrôle centralisée à un modèle plus diffus. Il a expérimenté et utilisé de petits systèmes aériens sans pilote et des armes chimiques rudimentaires. Le groupe a encouragé les sympathisants à utiliser toutes les armes disponibles — comme les gros véhicules — contre les cibles vulnérables et les espaces publics. De plus en plus, la responsabilité de décider où, quand et comment attaquer est dévolue aux terroristes locaux, inspirés ou habilités par Daech, à mener des opérations loin de la zone de guerre. »
Que comprendre de cette indication ?
Suivant le rapport de l’état-major français, les forces françaises devraient désormais agir, elles aussi, de manière diffuse si elles veulent en finir avec Daech ainsi que le leur demande le cadre de la mission Chammal. La France semble donc s’apprêter à un déploiement terrestre plus vaste de ses forces sur le sol syrien dans une localité où elle aura forcément à affronter l’armée syrienne et ses alliés de la Résistance. Est-ce une bonne décision ? La classe dirigeante française a sans doute ses raisons pour vouloir engager le pays dans une guerre à risque. Il n’empêche que le dernier fait d’armes maritime de la France en Syrie, qui n’a d’ailleurs pas été revendiqué, remonte au 17 septembre quand la frégate Auvergne a agi en synergie avec les F-16 israéliens pour provoquer la chute d’un Il-20 russe. La Russie n’a rien dit sans doute pour éviter une escalade. Mais une question se pose : pourquoi la France agit-elle dans le sens des intérêts d’Israël au risque de faire face à la Russie et à l’axe de la Résistance ?