Depuis le mois de mai, les États-Unis d'Amérique bassinent les oreilles du monde d'entier par ce qu'ils qualifient de "victoire sur la Corée du Nord". Les officiels américains n'ont eu cesse de prétendre que Kim Jong-un serait prêt à abandonner son arsenal nucléaire sans exiger au préalable la fin des sanctions. Force est de constater que les Américains se sont lourdement trompés. Kim aurait cherché à normaliser ses liens avec le Sud, sur le dos des États-Unis et refuse bel et bien de se dénucléariser. Pyongyang dit tenir ses engagements sur la dénucléarisation "pourvue que Washington prennent des mesures réciproques".
Les négociations entre les USA et la Corée du Nord pourraient se reprendre après que Pyongyang a promis mercredi de démanteler ses principales installations de missiles et suggéré de fermer son principal complexe nucléaire à Yongbyon sauf que la condition avancée risque de bloquer tout le mécanisme : Washington devra prendre des mesures réciproques, s'il veut voir Pyongyang se dénucléariser.
Reuters évoque une "reprise soudaine de la diplomatie" qui "a suivi des semaines de doutes" au sein de l’administration Trump, doute traduit par cette question : "La Corée du Nord est-elle prête à négocier après un sommet entre Trump et Kim en juin?" Selon l'agence de presse, la réponse serait positive et pourtant la condition posée par Pyongyang bloque le mécanisme : « La Corée du Nord prendra également des mesures supplémentaires telles que la fermeture de son principal complexe nucléaire de Yongbyon si les États-Unis prenaient des mesures réciproques », selon Moon Jae-in, président sud-coréen, qui s'est exprimé lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet intercoréen dans la capitale nord-coréenne.
Le secrétaire d'État Pompeo qui semblait impatient de saisir les engagements du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un lors de ses entretiens avec le président sud-coréen Moon Jae-in, en sera pour ses frais : les critiques indiquent d'ores et déjà le fait que le sommet n’a eu d’autres gains pour Washington que de voir les deux Corées se rapprocher à la grande bonheur de la Chine. Les États-Unis s’en inquiètent largement puisque les transactions commerciales inter-coréennes pourront certainement nuire au mécanisme de sanctions imposées à la Corée du Nord.
Lors du sommet, les deux Corées se sont mises d’accord sur des plans visant à relancer la coopération économique, notamment en travaillant à la reconnexion des liaisons ferroviaires et routières. Ils ont également accepté de redémarrer un parc d’usines commun dans la ville frontalière de Kaesong et de se rendre au centre de villégiature du mont Kumgang, au nord du pays, lorsque les conditions seront réunies.