En signe de protestation contre l’ingérence directe des États-Unis dans le processus de formation du nouveau gouvernement, des Irakiens se sont rassemblés ce mercredi devant la Zone verte au cœur de Bagdad.
Des citoyens irakiens y compris des dizaines d’avocats, de professeurs d’université et de médecins, ont protesté contre les provocations du représentant spécial du président des États-Unis, Brett McGuire, au sein de la coalition internationale prétendument anti-Daech.
Depuis plus d’un mois, McGuire s’est fréquemment entretenu avec les leaders politiques des différentes coalitions victorieuses aux élections au sujet de la formation d’un nouveau gouvernement.
De nombreux militants politiques et observateurs ont dénoncé les pressions, les menaces et parfois la trahison de McGuire à l’égard de certaines personnes et de certains partis pour rejoindre une ligne centrale entre les deux rivaux électoraux (Sadr et al-Maliki).
Les manifestants scandaient des slogans contre les États-Unis et le régime d’Israël, en brandissant des banderoles sur lesquelles les photos de Trump et de McGuire avaient été rayées. « Tout politicien irakien qui s’est entretenu avec le représentant de Trump au sujet de la formation du nouveau gouvernement irakien a trahi le sang des martyrs », ont-ils clamé.
Ils ont mis en garde McGuire et l’ambassade des États-Unis à Bagdad contre leur ingérence dans les affaires irakiennes, en particulier la question de la formation d’un nouveau gouvernement.
En ce moment, la coalition al-Fath (Conquête) dirigée par Hadi Al-Ameri et la coalition de l’État de Droit de Nouri Al-Maliki d’une part, et l’alliance al-Saeroun de Moqtada Sadr et Hekmat dirigée par Ammar al-Hakim d’autre part, se trouvent en concurrence pour former une importante fraction au sein du nouveau parlement qui formera un gouvernement.
Mais aucun de ces deux axes n’a encore obtenu le soutien de plus de la moitié des 328 parlementaires pour former une grande fraction.
D’autre part, la poursuite de la présence militaire des États-Unis en Irak est très controversée. Le Parlement irakien a voté en mars une résolution demandant au gouvernement d’établir « un calendrier de retrait des forces étrangères » stationnées dans le pays.