Alors que certaines sources font état de la présence de quelque 18.000 terroristes qaïdistes d'origine chinoise dans la localité d'al-Zanbaki à Idlib, les analystes continuent de s'interroger sur un éventuel engagement militaire chinois dans la bataille. Des informations se succèdent et se contredisent. "Malgré certaines déclarations antérieures, l’armée chinoise ne se déploiera pas en Syrie", a déclaré lundi l’envoyé spécial du gouvernement chinois pour la Syrie, Xie Xiaoyan.
« Récemment, des spéculations médiatiques avaient émergé, selon lesquelles la Chine participerait à l’offensive syrienne contre les terroristes à Idlib. C’est une fausse image de la politique chinoise. Car Pékin préconise fortement le règlement du conflit uniquement par des moyens diplomatiques et n’a jamais envoyé ses troupes en Syrie », a déclaré Xie à la presse. Cette annonce est bien véridique dans la mesure où l'appui chinois à l'État syrien a été depuis 2011 plutôt de nature politique et économique.
M. Xie a souligné que la Chine s’opposait fermement à toute forme de terrorisme et appelait à la relance de la coopération internationale contre ce fléau.
Au début du mois d’août, Al-Watan a publié son entretien avec l’ambassadeur de Chine en Syrie où il avait affirmé que son pays était prêt à s’engager militairement sur le sol syrien pour lutter contre le terrorisme. Des démentis ultérieurs n'ont pas empêché les analystes de juger parfaitement "plausible" une intervention militaire chinoise à Idlib. Or un tel engagement militaire n'est pas très simple à appliquer. En effet les terroristes chinois qui résident à Idlib se revendiquent d'Al-Qaïda. Ils parlent turc au lieu de chinois et refusent obstinément de se rendre à l'armée syrienne ou d'envisager un retour.
Certaines informations affirment même qu'un grand nombre de ces terroristes font partie du "noyau dur" des miliciens pro-Ankara qui opèrent à Idlib. Ce sont des éléments jusqu'au-boutistes, prêts à mourir s'il le faut. Bien que la Syrie ait accepté volontiers la présence des militaires chinois dans sa bataille pour la libération d'Idlib, une telle présence pourrait compliquer davantage la situation. En effet, à peine quelques jours après l'annonce par Pékin de sa disponibilité à participer à la bataille d'Idlib, un rapport de l'ONU a accusé les autorités chinoises d'avoir ouvert un camp d’internement à Xinjiang, province autonome chinoise à majorité Ouïgours d'où sont originaires les terroristes chinois d'Idlib.
Le représentant chinois a évoqué lundi que son pays prévoyait surtout de jouer « un rôle impératif » dans la reconstruction du pays : « Nous espérons que la communauté internationale accordera beaucoup d’attention à la reconstruction de la Syrie de l’après-guerre et qu’elle participera à ce processus, car il ne s’agit pas d’un ou de deux États. En outre, il est nécessaire d’assurer la sécurité pour commencer les travaux de reconstruction », a déclaré Xie à la presse n'oubliant pas toutefois de rappeler que "le principal objectif pour le moment serait de rétablir la paix et la stabilité en Syrie", ce qui n'est pas encore acquis. L'appel du diplomate est clair :" Toutes les parties doivent faire des efforts pour lancer le travail et en avoir des résultats pertinents pour que la Syrie se relève, conclut Xie.
La Chine attend sans doute l'occasion propice pour pouvoir s'impliquer plus directement dans la guerre contre les terroristes et leurs commanditaires en Syrie.