L’Allemagne qui fait partie de trois pays européens ayant signé l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran, a échoué dans sa première épreuve de bonne foi pour soutenir le maintien du Plan global d’action conjoint (PGAC). D’après ce que les médias racontent, Berlin empêchera le transfert de près de 400 millions de dollars (344 millions d’euros) en espèces à l’Iran.
Après le retrait américain de l’accord nucléaire, le 8 mai 2018, les Européens ont adopté une position très virulente contre la décision de Washington et dit tout faire pour préserver l’accord qui a été conclu après tant d’années de négociations serrées.
Des pourparlers ont commencé entre l’Iran et les pays européens pour soutenir le PGAC, mais sans résultat : les sociétés européennes quittent l’une après l’autre le marché iranien et même la Banque centrale européenne (BCE) s’est dérobée à soutenir les plans de l’UE pour maintenir l’accord nucléaire. Pour tout cela, les Européens ont eu un prétexte clair. Les sociétés et les banques n’ont pas de lien avec le gouvernement et elles décident indépendamment quant aux investissements et à leur présence à l’étranger.
Mais simultanément à ces négociations irano-européennes, les médias allemands ont rapporté, début août, qu’à l’approche du rétablissement des sanctions économiques américaines, l’Iran cherche à transférer dans le pays, près de 400 millions de dollars (344 millions d’euros) en espèces de ses avoirs auprès de la Banque commerciale euro-iranienne.
En effet, selon le quotidien allemand Bild, l’Iran cherche à se servir de la Banque centrale irano-européenne située à Hambourg, avec l’approbation du gouvernement allemand, pour transférer ses 400 millions de dollars en espèces. Pour ce faire, précise le quotidien, ni aucune sanction doit être contournée ni les autorités allemandes doivent faire des efforts particuliers.
Mais l’Allemagne d’Angela Merkel, qui avait promis de maintenir l’accord nucléaire, a empêché l’application de cette opération bancaire simple. Un mois après la médiatisation de l’affaire, il semblerait que Berlin, qui se trouvait face à un dilemme, soit tenir ses engagements envers l’accord nucléaire soit emboîter le pas aux politiques de Washington, a choisi la deuxième option.
Tout comme le journal américain Wall Street Journal (WSJ) l’a rapporté, les pressions de l’ambassadeur américain à Berlin Richard Grenell ont porté leur fruit.
L'ambassadeur des États-Unis en Allemagne, Richard Grenell, a exhorté le gouvernement allemand à bloquer le paiement à l’Iran, selon le département d'État américain.
La Banque centrale allemande, dont les directeurs et le conseil d’administration sont nommés par le gouvernement, a décidé d’ajouter un complément aux lois financières du pays, pour ainsi empêcher le transfert de l’argent en Iran, sous prétexte de s’inquiéter d’un possible blanchiment d’argent.
Bien que la Banque centrale d'Allemagne, la Deutsche Bundesbank, soit une institution indépendante, les autorités américaines, dont l’ambassadeur Grenell affirme explicitement que leur lobbying avec les responsables de Berlin avait eu un rôle essentiel dans la décision de cette banque d’empêcher le transfert de l’argent vers l'Iran.