TV

Jared Kushner cherche à dissoudre l’UNRWA (Foreign Policy)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les réfugiés palestiniens reçoivent des aides de l’UNRWA. ©Leap-program.org

Jared Kushner, le gendre et conseiller principal du président américain Donald Trump, a discrètement tenté de faire disparaître l’agence de secours de l’ONU (UNRWA) qui fournit de la nourriture et des services essentiels à des millions de réfugiés palestiniens depuis des dizaines d’années.

Selon le magazine américain Foreign Policy, son initiative s’inscrit dans le cadre d’une mesure plus large de l’administration Trump et de ses alliés au Congrès visant à dépouiller ces Palestiniens de leur statut de réfugiés dans la région et à dissoudre l’agence de secours de l’ONU. Au moins deux projets de loi actuellement soumis au Congrès traitent la question.

Le conseiller principal de la Maison-Blanche, Jared Kushner, aux côtés de l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des États-Unis le 20 février. ©Getty Images

Kushner a été chargé par Trump de lancer le « Deal du siècle », sur lequel il travaille depuis 18 mois avec d’autres responsables américains.

Jusqu’ici, il a été réticent à parler publiquement de tout aspect de sa diplomatie au Moyen-Orient.

Mais sa position sur la question des réfugiés et son inquiétude à l’égard de l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) sont évidentes dans les courriels internes écrits par Kushner et d’autres responsables américains.

« Il est important de déployer de véritables efforts pour déstabiliser l’UNRWA », a écrit M. Kushner à propos de l’agence, le 11 janvier à l’adresse de plusieurs hauts responsables, dont Jason Greenblatt, envoyé de Trump au Moyen-Orient.

Les États-Unis participent au financement de l’UNRWA depuis sa création en 1949. Cette agence apporte son aide à des millions de Palestiniens enregistrés comme réfugiés en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban ou en Syrie, survivants ou descendants de Palestiniens qui ont fui ou ont été chassés de leurs terres à la création d’Israël en 1948.

Mais depuis la reconnaissance par les États-Unis de Qods comme capitale d’Israël début décembre, les responsables de l’Autorité palestinienne ont rompu toute relation avec leurs partenaires américains.

Donald Trump a annoncé fin janvier qu’il allait conditionner le versement aux Palestiniens de « centaines de millions de dollars » d’aide à leur retour à la table des négociations.

Le mois dernier, l’UNRWA a ainsi dû annoncer sa décision de licencier plus de 250 employés dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, après les coupes drastiques de l’aide américaine qualifiées de « menace existentielle » par l’agence.

Les détracteurs pro-israéliens de l’UNRWA soulignent en particulier sa politique d’octroi du statut de réfugié non seulement à ceux qui ont été expulsés de Palestine, il y a 70 ans, mais à leurs descendants, environ 5 millions, dont près d’un tiers vivent dans des camps à travers la Jordanie, le Liban, la Syrie, la Cisjordanie et Gaza. Les partisans d’Israël aux États-Unis craignent aussi que l’existence de l’UNRWA ne renforce l’idée qu’un jour les réfugiés palestiniens rentreront dans leur pays.

Les courriels échangés entre certains responsables de l’administration Trump témoignent du fait que Jared Kushner avait fait beaucoup d’efforts pour couper entièrement le budget de cette agence onusienne et le donner à la Jordanie et d’autres pays qui accueillent des réfugiés palestiniens.

Selon le magazine américain Foreign Policy, le gel du budget de l’agence et son attribution à d’autres pays sont l’idée que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a proposée lors de sa rencontre en mars avec le secrétaire général de l’ONU.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV