Le porte-parole des brigades du Hezbollah irakien dénoncent les États-Unis et leurs alliés régionaux qui cherchent à "ressusciter Daech" via la création d'une base permanente sur la frontière irako-syrienne. La frappe du 17 juin contre un post frontalier des Hachd al-Chaabi non loin d'Abou Kamal s'inscrit dans ce même cadre.
Lors d’une interview accordée à la chaîne d’information d’Al-Mayadeen, le porte-parole des brigades du Hezbollah irakien, Jaafar al-Hosseini, a dénoncé la présence "illégale" des forces US à al-Tanf en Syrie où les États-Unis détiennent une base militaire.
" Nous sommes bien conscients du jeu des Américains et nous ne permettrons pas qu'il se réalise. Le Hezbollah d'Irak se battra pour prendre le contrôle de la voie de communication reliant la base américaine d'al-Tanf aux régions où opèrent les terroristes de Daech. Puisque c'est via cette route de communication que les Américains aident et appuient les terroristes et pilotent leurs opérations. Pour nous, rien ne justifie le déploiement des forces US en Irak et surtout les agissements qu'ils mènent en ce moment près des frontières syriennes», a martelé le porte-parole du Hezbollah irakien, a-t-il ajouté.
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La localité hautement stratégique d'al-Tanf se trouve située dans le triangle frontalier entre la Syrie, l’Irak et la Jordanie. Les États-Unis y ont installé leur base militaire depuis 2016. C'est à partir de ce CentCom USA/OTAN que sont pilotées des opérations aériennes et des attaques aussi bien contre les forces de la Résistance que contre les populations civiles de l'Est de l'Euphrate, hostiles à la présence étrangère sur el sol syrien. Lundi soir et pour la seconde fois en l'espace de quelques jours, les Américains ont sauvagement bombardé les villages d'Abou Kamal, récalcitrants à l'arrivée des FDS et de leurs soutiens américains et otaniens.
Plus loin dans ses propos, le porte-parole du Hezbollah irakien a réagi aux déclarations hostiles et aux appels à la dissolution des Hachd al-Chaabi que lancent régulièrement les USA à l'adresse du gouvernement Abadi :
« C'est bien normal. Les Américains ne s'attendaient jamais à ce qu'une force issue du peuple irakien, qu'ils croyaient avoir à jamais vaincu, puissent déjouer leurs plans et les faire acculer au mur. Or cette force a pris forme et s'est consolidée et continue partout à contrer les plans américains. »
En réaction aux récentes manifestations en Irak et à l'instrumentalisation des revendications sociales des Irakiens, le porte-parole du Hezbollah irakien a souligné " l'imposante campagne médiatique US/Riyad " qui a visé les Hachd al-Chaabi mais qui a échoué : " les États-Unis et leur allié saoudien ne lésinent sur rien pour faire reculer la Résistance irakienne. Or celle-ci ne pliera pas l'échine. Au contraire, ce sera l'Amérique qui finira par s'avouer vaincue".
Les crises en Syrie et en Irak ont éclaté respectivement en 2011 et en 2014, suite à de vastes offensives des groupes terroristes sponsorisés par les États-Unis et leurs alliés régionaux, avec à leur tête l’Arabie saoudite. Daech que les États-Unis cherchent désormais à ressusciter, a eu pour mission de provoquer le démembrement à base confessionnaliste de ces deux pays, façon d'assurer la sécurité d'Israël. Le projet largement soutenu par l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie a échoué face à la résistance des États syrien et irakien qui ont mobilisé leurs populations pour défendre leur pays et leur culture et leur identité. Des ruines de la guerre imposée à l'Irak et à la Syrie, est née une alliance qui inclut les États-nations et les groupes anti-impérialiste de la région que sont l'Iran, l'Irak, la Syrie, le Hezbollah et les groupes de résistance avec qui la Russie entretient des liens stratégiques importants.