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Les USA vont échouer en cas de guerre avec l’Iran (Foreign Policy)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces commandos du Corps des gardiens de la Révolution islamique, CGRI.© IRNA

L'attaque aux drones d'il y a presque deux semaines contre une base des forces liées à l'axe de la Résistance à Abou Kamal que d'aucuns ont attribuée à Israël a ouvert grand les portes aux spéculations : une guerre USA/Iran est-elle possible en Syrie voire au-delà? Selon certaines sources, alors que le secrétaire américain à la Défense s'éloigne du cercle restreint du président Donald Trump, sa mission devient plus claire: empêcher une confrontation militaire avec l'Iran.

Mark Perry.©gettyimages

Un article rédigé par le journaliste Mark Perry et paru dans les colonnes de la revue américaine The Foreign Policy revient sur la perspective d'une guerre US:Iran : " Le secrétaire US à la défense et ses proches conseillers sont d’avis que vu les problèmes auxquels est confrontée l’armée US, celle-ci risquerait d'échouer face à l’Iran au cas d'une confrontation militaire. James Mattis rappelle à qui veut l'entendre que près de 30% des aéronefs de l'armée de l'air US ne sont pas « aptes à la mission ». L’Armée de l’air se heurte par ailleurs à un manque de pilotes expérimentés (quelques 2000 pilotes manquent à l'appel) et ses capacités de maintenance se sont nettement détériorées."

Et l'article d'ajouter : 

" Dès qu'il s’agit d’évoquer l'idée d'une confrontation militaire avec l’Iran, le nombre de hauts commandants américains récalcitrants se multiplie et il y a parmi eux, le secrétaire à la Défense James Mattis. Ces militaires s'opposent à une frange de fonctionnaires au sein de l’administration Trump qui ne cessent de murmurer à l'oreille de ce dernier "la nécessité d'un face-à-face militaire avec l'Iran". 

John Bolton, nouveau conseiller à la sécurité nationale insiste par exemple et depuis longtemps sur son idée selon laquelle la seule voie susceptible d’empêcher l’accès de l’Iran à l’arme nucléaire est d'en « changer le régime ». Depuis qu’il a occupé son nouveau poste, Bolton s'est fait accompagner par des gens qui partagent son avis au sein du Conseil de la sécurité américain. C'est le cas des néoconservateurs comme Fred Fleitz, ex-analyste de la CIA, ou de Frank Gaffney militant anti-islamique du Centre pour la politique sécuritaire.

Au sein de ce cercle d'extrémistes, Mattis fait figure de modéré car pour lui, l'hostilité à l'égard de l'Iran ne signifie pas forcément une action militaire contre ce pays. A en croire de hautes autorités militaires américaines, les inquiétudes du général américain à ce sujet se sont intensifiées ces derniers mois, en particulier depuis qu’il a été nommé secrétaire à la Défense et que John Bolton le côtoie à titre de conseiller à la sécurité nationale. La nomination de Bolton a marginalisé Mattis au sein des instances décisionnelles en matière de sécurité nationale. En effet, le secrétaire américain de la Défense estime que toute guerre avec l’Iran dépendra des dernières évaluations du Pentagone de l’état dans lequel se trouvent les forces armées américaines et iraniennes."

Et le texte poursuit: 

"Près de 30% des aéronefs de l'armée de l'air US ne sont pas « aptes à la mission », l’armée de l’air connaît un manque de pilotes expérimentés de quelque 2 000 personnes et les capacités de l'équipe de maintenance se sont détériorées. La situation est similaire dans d’autres services militaires aux États-Unis.

En 2016, l’adjoint du chef d'état-major de l'armée US, Daniel Allyn, a reconnu que seulement un tiers de sa force avait un «niveau de préparation acceptable». En janvier de cette même année, un groupe d'officiers navals influents a exprimé ses craintes par le fait que la marine américaine était «trop petite, trop vieille et trop fatiguée» pour remplir ses engagements dans le cadre de ses missions. En 2016, le général de la marine John Paxton a rapporté que la moitié de toutes les unités marines des États-Unis «souffraient d'un certain degré de manque de personnel, d'équipement ou de formation». Tout ceci est à mettre à côté des propos de James Dubik, ancien membre de l'Institut pour l'étude de la guerre et ancien professeur au Security Studies Program de l'Université de Georgetown, qui estime que Téhéran ne se rendra pas même en cas de conflit : « Nous ne devrions pas entrer dans une guerre avec l'Iran pensant que les Iraniens vont capituler. Mais détromprez-vous. L'Iran ne capitulera pas », estime l'intéressé. Des voix comme celle de l'analyste américain, John Allen Gay estime pour sa part qu’une frappe aérienne contre l’Iran ouvrira les portes de l'enfer : "À long terme, l’Iran aura recours à ses capacités de guerre asymétrique et ce n'est pas une plaisanterie". Et le FP de se demander : Mattis pourra-t-il convaincre les faucons de ne plus engager l'Amérique dans une nouvelle aventure? 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV