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Le Hezbollah libanais rejette les "allégations infondées" de Rabat

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le drapeau du Hezbollah libanais. ©Al-Ahed News

Le Hezbollah libanais a publié, mardi soir 1er mai, un communiqué dans lequel il rejette catégoriquement les allégations du ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita selon lesquelles le mouvement de la Résistance libanaise aurait soutenu le Front Polisario et formé ses éléments.

Le Hezbollah libanais a déploré le fait que le Maroc ait recours à de telles accusations, sous pression des États-Unis, d’Israël et de l’Arabie saoudite.

Le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita à Rabat, le 8 décembre 2017. ©AFP

« Il aurait fallu que le ministère marocain des Affaires étrangères trouve un prétexte plus convaincant pour la rupture de ses relations avec l’Iran qui, au lieu de recourir à de vaines allégations, se met aux côtés du peuple palestinien et soutient ses idéaux », affirme le Hezbollah dans son communiqué.

Les encouragements en direction de Rabat venus des monarchies du golfe Persique n'ont pas tardé. Suite à l’annonce du gel des relations entre le Maroc et l’Iran, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a salué la décision de Rabat et a de nouveau accusé l’Iran d’« ingérence dans les affaires intérieures des autres pays ». Il a prétendu que l’Iran formait les effectifs du Front Polisario par le biais du Hezbollah libanais et que cela constituait un autre exemple de son ingérence dans les affaires internes d’autres pays.

Dans des propos dépourvus de tout fondement juridique, le chef de la diplomatie marocaine a annoncé, mardi, lors d’une conférence de presse que « le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran qui est accusé d’avoir facilité la livraison d’armes au Front Polisario par l’intermédiaire de son allié, le Hezbollah libanais ».

Réaction sahraoui? 

En réaction à la décision inattendue de Rabat, le Front Polisario a qualifié ces accusations anti-iraniennes de « fausses et mensongères », soulignant qu'il ne coopérait pas avec l’Iran.

En effet, sous pression de Riyad et de ses alliés qui ne ménagent aucun effort pour affaiblir le Hezbollah libanais, certains pays arabes dont Djibouti ont déjà rompu leurs relations avec l’Iran.

L’Iran et la Résistance libanaise jouent un rôle primordial dans la neutralisation des complots et des agissements du triangle USA/Arabie/Israël.

Étendue désertique de 266.000 kilomètres carrés, le Sahara occidental, seul territoire du continent africain dont le statut post-colonial n’est pas réglé, est revendiqué par le Maroc - qui en contrôle la majeure partie - et par le Front Polisario, qui réclame un référendum d’autodétermination.

Le Maroc rejette toute solution autre qu’une autonomie sous sa souveraineté. Un cessez-le-feu est intervenu en 1991 après des années de conflit.

Un marché Rabat-Washington? 

La décision de Rabat intervient quelques jours après le renouvellement assez pénible de la mission onusienne au Sahara occidental. Or le vote n'aurait pas pu avoir lieu sans l'appui décisif des Américains à Rabat, alors que les États-Unis sont engagés dans un bras de fer total contre l'Iran et qu'ils s'apprêtent à se retirer de l'accord nucléaire qu'ils ont signé avec Téhéran en 2015.

Les accusations infondées de Rabat contre le Hezbollah comme quoi le mouvement serait impliqué dans "le trafic de missiles au Sahara occidental" et formerait les membres du Front Polisario serviront par ailleurs la cause anti-Résistance des Etats-Unis qui multiplient des mesures restrictives à l’encontre de la Résistance. Il semblerait que le royaume marocain ait cédé à un grotesque marchandage avec Américains et Israéliens. Mais pourquoi maintenant? La décision radicale de Rabat intervient à quelques jours d'une élection cruciale au Liban dont l'issue verrait sauf surprise la large victoire du Hezbollah. Or aussi bien Israël que les Etats-Unis craignent la perspective d'un Liban où le Hezbollah puisse peser à titre d'une force politique à part entière.  

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV