Le ministère qatari de la Défense a annoncé que les forces armées du pays avaient signé, jeudi 19 avril, au siège de la représentation militaire qatarie, à Washington un accord estimé à 2.5 milliards de dollars sur l’acquisition d'un système américain de défense aérienne avec l’entreprise américaine Raytheon.
Citant l’attaché militaire qatari à Washington, Youssef al-Kawari, la chaîne d’information Al-Jazeera a indiqué que cet accord s’inscrivait dans le cadre du renforcement de la coopération militaire entre les deux pays, notamment, en matière de la défense aérienne.
En juin dernier, Doha a signé un accord d’achat d’avions de chasse de fabrication américaine de type F-15, d’une valeur de 12 milliards de dollars.
Le ministre qatari de la Défense, Khaled al-Atiyya, est arrivé mercredi 18 avril aux États-Unis pour une visite à durée indéterminée.
Il y a neuf mois,
l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont rompu leurs relations avec le Qatar et lui ont imposé des sanctions économiques, sous prétexte du soutien au « terrorisme ».
Les forces navales qataries et britanniques ont organisé des exercices militaires conjoints, jeudi, dans les eaux régionales du Qatar.
Le ministère qatari de la Défense a annoncé dans un communiqué que le navire britannique HMS était également impliqué dans ces manœuvres militaires conjointes.
Le Qatar a signé en décembre dernier un contrat de huit milliards de dollars avec le Royaume-Uni sur l’achat de 24 avions de chasse Typhoon de fabrication britannique.
Selon le ministre britannique de la Défense, Gavin Williamson, il s'agit de la plus grosse commande d'avions de chasse Typhoon depuis une décennie. De même, les troupes qataries sont entraînées par les militaires britanniques.
En 2017, le Qatar et le Royaume-Uni ont organisé quatre manœuvres militaires maritimes, aériennes et terrestres.
Amnesty International a critiqué Londres pour avoir autorisé l’envoi d’armements d’une valeur de plusieurs milliards de livres à Riyad. Cette organisation non gouvernementale a une nouvelle fois dénoncé les ventes d'armes occidentales à l'Arabie saoudite et à ses alliés impliqués dans la guerre au Yémen, estimant que ces livraisons bafouaient le traité sur le commerce des armes. La vente d’armes aux pays du bassin du golfe Persique intervient alors que la France est devenue le troisième exportateur d'armement en 2017. Certains pays occidentaux ont réduit leur vente d’armes à la coalition saoudienne. Par contre, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis ne se sont pas soumis à cette règle. L’ONG appelle à l’arrêt de l’utilisation des armes fabriquées par le Royaume-Uni lors de l’offensive sanglante du royaume wahhabite contre le Yémen.
En France aussi, 75% de la population souhaitent que Macron suspende ses exportations d'armes vers l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, selon une enquête d’opinion YouGov réalisée le lundi 26 mars pour SumOfUs, ONG internationale qui agit comme un contre-pouvoir des grandes entreprises.