Critiquant les actions de la Turquie dans le nord de la Syrie, Sigmar Gabriel, le chef de la diplomatie allemande a réclamé aux 29 pays de l’Otan de discuter des offensives lancées par Ankara.
Suite à la montée des tensions dans la région, Sigmar Gabriel, cité par la chaîne Russia Today, a demandé au secrétaire général de l'OTAN de soulever la question de l'opération militaire de la Turquie contre les Kurdes à Afrin.
« J'ai demandé au secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, de discuter de la situation en Syrie et en particulier de ses régions septentrionales au sein de l'OTAN », a déclaré M. Gabriel dans un communiqué publié par le ministère allemand des Affaires étrangères.
Il a déclaré que Berlin en collaboration avec Paris, exhortait les parties belligérantes du conflit qui se déroule dans le nord de la Syrie, à arrêter les hostilités pour faciliter l’acheminement des aides humanitaires dans la région et surtout pour protéger les civils, qui sont la priorité, selon lui.
Tout en notant que la résolution des conflits passe par les intérêts sécuritaires de la Turquie, Gabriel avait auparavant critiqué les actions d’Ankara à Afrin, « après la défaite de Daech, il ne manquait plus qu’une nouvelle confrontation militaire sur le territoire syrien ».
« Il est toujours possible d’instaurer la paix et la stabilité par le dialogue politique », a dit le ministre. « Le dialogue politique est une chance à ne pas manquer, je l’ai répété à plusieurs reprises au gouvernement turc », a-t-il ajouté.
Gabriel a félicité la Turquie et les Kurdes pour leurs grands efforts dans la lutte contre Daech, les invitant à se concentrer sur le processus de paix et le dialogue politique. Avant d’avertir qu'un conflit entre la Turquie et les Kurdes syriens "comporte des risques inestimables".
Le ministre a indiqué que vu les opérations d'Ankara dans le nord de la Syrie, l'Allemagne prévoit de reporter ses exportations d'armes vers la Turquie.
« Il est clair pour le gouvernement fédéral de l’Allemagne que nous n’avons pas à fournir d'armes alors que les tensions sont au plus haut niveau », a-t-il dit, se référant encore une fois à la campagne militaire de la Turquie dans la région d’Afrin.
Ce n'est pas la première fois que Berlin décide de suspendre les ventes d'armes à Ankara. En effet les relations entre les deux alliés de l'OTAN sont tendues depuis 2016.
