Le chef de la diplomatie française a annoncé dimanche la date de son voyage en Iran. Il compte s'y rendre le 5 mars. En prévision à cette visite que l'ex-ministre français de la Défense, reconverti en diplomatie, semble croire être le premier round d'une bataille, tant est violent son discours, la France vient d'accuser l’Iran d’enfreindre les restrictions portant sur ses activités liées aux missiles balistiques.
Le Drian pense en effet au prétendu trafic de missiles que l'Iran entreprend à destination du Yémen, soumis à un total blocus depuis trois ans. Pas un seul mot évidemment sur des milliers de bombes et de missiles qui se sont abattus depuis 2015 sur la population civile yéménite dont les souffrances sont systématiquement censurées par les médias de la France de M. Macron.
En application du paragraphe 3 de l’annexe B de la résolution 2231, adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité le 20 juillet 2015, l’Iran est tenu de ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des armes nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques, aurait affirmé le ministre français cité par la chaîne saoudienne Al-Arabiya.
La France dit-elle vrai?
En effet, dans sa résolution 2231, le Conseil de sécurité appelle instamment à l’application intégrale du Plan global d’action commun, conformément au calendrier que celui-ci prévoit à son annexe V, et fixe les étapes suivantes en vue du retrait, à terme, des sanctions qu’il a imposées à l’Iran. Le PGAC est un document indépendant qui ne concerne que les activités nucléaires iraniennes et vouloir, ainsi que le souhaite la France, l'étendre à d'autres domaines comme par exemple le programme balistique défensif ou encore le rôle régional de l'Iran, revient à le remettre entièrement en cause.
Téhéran a à maintes reprises qualifié de « non négociable » le programme balistique iranien, étant de nature purement défensive et dissuasive et affirmé que la portée et la précision des missiles iraniens étaient conformes aux menaces proférées par ses ennemis.
Dans un entretien accordé au Figaro, le ministre français des Affaires étrangères menace littéralement l'Iran : "Si l'Iran veut intégrer le concert des nations, il lui faudrait négocier outre ses missiles, son soutien au Hezbollah et aux milices houthis au Yémen" sous peine de quoi, "il serait soupçonné et à raison " d'avoir des ambitions nucléaires.
Selon les analystes, il y a là un retour en arrière très net de Paris dans un dossier que l'Iran croyait être une occasion pour déclencher un dynamisme nouveau dans les relations bilatérales. Or, la France semble vouloir rejouer le rôle de "méchant flic", sans tenir compte des intérêts désormais vastes qu'elle détient en Iran aussi bien dans le secteur de l'énergie que dans d'autres secteurs.